Joseph Aoun et Marjeyoun-Hasbaya: une relation profonde d'amitié et de confiance
Les portraits du nouveau président ont été hissés presque partout à Marjeyoun-Hasbaya. ©Katia Kahil

Après le cessez-le-feu et le déploiement de l’armée libanaise dans les villages frontaliers, le président Joseph Aoun avait été le premier à visiter les régions de Marjeyoun, Klayaa et Khiam, le 23 décembre 2024, alors qu’il était encore commandant en chef de l’armée, en compagnie du Premier ministre sortant, Najib Mikati.

Des régions qu’il connaît bien, puisqu’il y a passé plusieurs années. Des moments que les habitants qualifient d’inoubliables, marqués par des actions ayant laissé des traces indélébiles dans leur cœur.

La tournée du 23 décembre a ainsi marqué un retour aux sources.

Ancien commandant de la brigade 9 à la caserne de Marjeyoun, le nouveau président de la République, originaire du Liban-Sud, mais du caza de Jezzine, a en effet passé plus de six ans dans la région frontalière. Non seulement y a-t-il exercé ses fonctions militaires, mais il y a aussi tissé des liens personnels avec les habitants. “Joseph Aoun n’est pas seulement un homme au pouvoir, c’est un homme du peuple. Il a toujours été là pour nous soutenir, que ce soit dans les moments difficiles ou pour célébrer nos réussites”, souligne Abir, une résidente de Klayaa.

Pour elle, comme pour de nombreux Libanais avides de changement après une série d’années noires à tous les niveaux, l’accession de Joseph Aoun à la tête de l’État a fait naître un immense espoir.

Dès l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, jeudi, les rues de Marjeyoun et d’autres villages comme Klayaa et Rmeich se sont animées. Des banderoles rendant hommage au nouveau chef de l’État ont été hissées, et les commerces se sont tous mis aux couleurs libanaises. “Nous avons célébré cette élection comme une fête nationale. Joseph Aoun est des nôtres. Il connaît nos luttes, nos besoins et nos espoirs”, affirme Malek, transporté par une joie indescriptible.

“Sa présence sur le terrain lui a permis de saisir pleinement les défis et les aspirations des communautés locales”, souligne Ramzi, propriétaire d’un supermarché à Marjeyoun. “Nous gardons le souvenir d’un homme accessible, toujours à l’écoute de nos préoccupations”, ajoute-t-il avec fierté.

Des liens profonds

Les défis qui attendent cet officier de terrain, blessé à deux reprises au combat, sont immenses, reconnaissent les habitants. Cependant, ils restent confiants dans la capacité de “leur président” à les relever. “Joseph Aoun est conscient de l’immensité de la tâche qui l’attend, et nous savons qu’il nourrit de grandes ambitions et des réformes ambitieuses pour nous, habitants de Marjeyoun, une région souvent négligée par l’État”, explique Takla, enseignante au lycée de la ville.

Marjeyoun, Klayaa, Ebel Saqi et d’autres villages voisins, connus pour leurs paysages pittoresques et leur riche patrimoine culturel, font partie des lieux où Joseph Aoun, un homme au mode de vie simple, s’est profondément immergé lors de son séjour dans la région. Il a adopté les traditions et les valeurs des communautés locales, participé aux célébrations et partagé les préoccupations des habitants, renforçant ainsi ses liens avec eux. Ces interactions lui ont permis de tisser des liens personnels de manière naturelle, le rendant encore plus accessible et proche des citoyens. “Joseph Aoun n’est pas seulement notre président, il est un membre de notre famille. Il a toujours été présent pour les grandes étapes de la vie de nos enfants, qu’il s’agisse de baptêmes, de mariages ou d’autres moments importants. Son élection est une joie immense pour nous. Il a soutenu la famille dans les moments les plus difficiles. Ce lien a renforcé notre sentiment de sécurité”, raconte Ibrahim Toubia, propriétaire d’un restaurant à Klayaa.

La famille Toubia a organisé un dîner festif pour célébrer son accession à la présidence. Cet événement a été l’occasion de manifester “notre soutien et notre affection pour notre nouveau président”.

Le dîner, organisé à la place de l’église Saint-Georges à Klayaa, a rassemblé tous les habitants qui ont préparé des plats traditionnels.

Le président Aoun a maintenu ses relations avec les gens avec lesquels il a partagé le quotidien. Parrain des enfants de la famille Daher, cette fonction a eu un impact significatif sur eux. “Mes enfants le considèrent comme un modèle à suivre et une source d’inspiration. Sa réussite et son engagement sincère envers les communautés locales les motivent à poursuivre leurs rêves et à s’impliquer dans des initiatives locales”, souligne Rabih, le père de famille.

Sa fille, Sarah, âgée de 12 ans, témoigne de sa forte relation avec son parrain: “Pour moi, Joseph Aoun est un héros. Il m’inspire à devenir une meilleure personne et il m’aide dans beaucoup de choses. J’espère qu’un jour, je pourrai faire une différence, comme lui.”

Un leader de proximité

L’élection de Joseph Aoun a également été accueillie avec jubilation à Hasbaya et à Rmeich, où les festivités se sont enchaînées: feux d’artifice, danses et rassemblements ont été organisés en son honneur. Chacun s’est mis à imaginer à quoi ressemblerait, avec lui, le Liban de demain, et surtout la région frontalière qui a longtemps servi de chair à canon au profit d’intérêts étrangers. “Nous avons toujours cru en lui. Sa victoire est celle de tout le sud. Nous sentons qu’avec lui, notre voix sera enfin entendue. Nous avons besoin de leaders qui comprennent nos luttes”, affirme Samer, les yeux brillants d’espoir.

“Joseph Aoun est un symbole d’unité. Son élection représente une nouvelle chance pour les Libanais, pour nous, surtout au Liban-Sud, où nous sommes épuisés par les conflits, les guerres imposées et les crises économiques”, confie Khaled.

Le nouveau président a effectivement joué un rôle crucial dans le soutien et le développement de divers projets dans la région de Marjeyoun et Hasbaya. Un tronçon d’autoroute portant son nom, alors qu’il était encore commandant en chef de l’armée, et qui relie plusieurs villages du caza de Hasbaya, symbolise non seulement son lien avec la région, mais aussi la reconnaissance de son travail et de son engagement envers les habitants. “Cette route est une voie importante qui relie différentes localités et facilite les déplacements des citoyens. Nous voulions lui exprimer notre gratitude pour ses efforts et son dévouement à améliorer nos conditions de vie”, affirme Abou Nazih.

Le sanctuaire de Notre-Dame de Hermon (Saydet Haramoun) à Kawkaba (caza de Marjeyoun) est un autre point d’attachement pour Joseph Aoun, qui était présent à la cérémonie d’inauguration.

Des attentes élevées

Les habitants du Liban-Sud perçoivent ainsi l’élection de Joseph Aoun comme une véritable opportunité de changement, à laquelle ils avaient fini par ne plus croire, il y a peu de temps. “Nous avons pleinement confiance aujourd’hui, alors que nous faisons face à des défis majeurs. Nous attendons avec impatience les actions concrètes de notre nouveau président, en espérant qu’il bâtira un avenir meilleur pour tous les Libanais”, lance Abdallah, un agriculteur.

Ayant vécu des années de conflit et d’incertitude, les Sudistes rêvent surtout d’une paix durable qui leur permettrait de reconstruire leurs vies et participer au développement de leur région. “En tant que jeune, j’ai un fort désir de développer mon travail, de construire ma maison ici, dans mon village Marjeyoun, et de grandir dans un environnement stable où je pourrais réaliser mes ambitions”, souligne Rayanne.

Ils sont nombreux, dans les villages frontaliers dévastés par la récente guerre entre Israël et le Hezbollah, à partager ce rêve. Surtout parmi ceux qui, à aucun moment, n’ont voulu quitter leur terre.

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