La ville yvelinoise de Villepreux a annoncé samedi la mise en place d’un futur partenariat avec le village libanais d’Azour (dans le district de Jezzine), résultat d’un travail effectué par l’association “Libanais en Yvelines”, en collaboration avec l’AS-PFL, avec l’appui des autorités politiques locales françaises et libanaises.
Plusieurs milliers de kilomètres les séparent. La ville de Villepreux (dans le département des Yvelines) et le village d’Azour (dans le district de Jezzine) s’apprêtent néanmoins à nouer un partenariat. L’annonce a été faite samedi à l’occasion de la cérémonie des vœux (qui consiste à réunir habitants et élus afin de partager un moment convivial) à Villepreux, en présence de l’ancien ministre Pierre Bédier (également président du Conseil départemental des Yvelines), de la députée Béatrice Piron et surtout du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
2025 sera une année européenne et internationale pour @Villepreux78 comme l’a rappelé M. le ministre @jnbarrot 🇪🇺🇱🇧.
— Jean-Baptiste Hamonic (@JBHamonic) January 11, 2025
Elle sera aussi dédiée à nos aînés avec le @RFVAA, et nos enfants, avec les Assises de la Petite enfance et de la Parentalité cher @pierre_bedier !
📸©️P.Mondinot pic.twitter.com/QgL97CdX6W
Ce partenariat entre Villepreux et Azour résulte d’un travail porté par l’association “Libanais en Yvelines”, en collaboration avec l’association libanaise ASP-FL, avec l’appui des autorités politiques locales françaises et libanaises (notamment la députée de Jezzine, Ghada Ayoub).
Contacté par Ici Beyrouth, le président de l’association “Libanais en Yvelines”, Joe Abi Nader, explique que ce partenariat a pour ambition de “permettre aux populations de se connecter vraiment, de renforcer la présence de la France au Liban”, mais aussi “de faire connaître le Liban en France”. Il s’articule autour de quatre grandes thématiques: la jeunesse à travers le sport, la culture et la francophonie, le développement durable et la santé. “C’est un partenariat, une coopération qui repose sur un esprit de vivre-ensemble”, explique Joe Abi Nader, président de “Libanais en Yvelines”.
Comment ce partenariat est-il né?
Le maire de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic, explique qu’au moment de sa candidature pour la mairie en 2020, il y avait “un volet européen très fort dans notre projet”, mais aussi l’ambition de s’ouvrir à l’international. “Au-delà du jumelage que nous avons avec (la ville autrichienne de) Fulpmes (datant de 1967, NLDR), on souhaitait donner une dimension internationale à Villepreux avec un volet solidaire à destination d’un pays ami”, explique-t-il, contacté par Ici Beyrouth. Il précise que deux projets étaient sur la table: un partenariat avec l’Afrique, “plutôt orienté vers le Sénégal”, et un projet au Liban.
Mais une bascule s’opère en août 2020, après l’explosion au port de Beyrouth. Jean-Baptiste Hamonic indique que sa ville engage alors, avec la région Île-de-France, une action de solidarité envers le pays du Cèdre, notamment à travers des collectes de dons. “Cela nous a amenés à rencontrer les Libanais de la commune de façon plus poussée. Nous avions déjà des contacts avec eux, mais cela n’était pas allé beaucoup plus loin”, explique Jean-Baptiste Hamonic. “On s’est dit que ce serait bien d’aller plus loin que de seulement répondre présent quand un pays est touché par une catastrophe, quelle qu’elle soit, et d’essayer de construire quelque chose dans la durée”.
Le maire précise par ailleurs que plusieurs associations libanaises sont constituées dans les Yvelines et que certaines ont leur section locale ou une émanation de leur structure départementale ou nationale à Villepreux. “On a essayé de voir comment on pourrait travailler ensemble”, dit-il. Mais pour l’élu, “l’élément déclencheur” a été une journée organisée par ces associations afin d’organiser une collecte de fonds. Une journée à laquelle étaient notamment présents Jean-Baptiste Hamonic, Ghada Ayoub, l’Institut libanais, un représentant de l’ambassade du Liban ainsi que la famille Azoury.
À cette occasion, deux pins de Jezzine ont été offerts à Villepreux “en signe d’amitié” et les Libanais en Yvelines ont également présenté au maire le projet de partenariat avec le village d’Azour. “On s’est dit que c’est le point de départ d’un travail de plus long terme pour essayer de rapprocher nos deux communes”, explique Jean-Baptiste Hamonic. Les deux pins ont été plantés au parc le Théâtre de verdure, derrière l’hôtel de ville de Villepreux.
#Liban🇱🇧
— Jean-Baptiste Hamonic (@JBHamonic) November 30, 2024
Ce matin plantation de 2 pins du Liban avec les Libanais de la commune et les jeunes du CMJ. Un pas de plus vers le partenariat entre @Villepreux78 & Azour ! Un partenariat placé sous l’angle de la solidarité, de la santé, du sport, de la jeunesse et de la francophonie🤝 pic.twitter.com/yAp4Y1F6M5
S’ensuivent une série de contacts par visioconférence avec le maire d’Azour, son entourage et la députée Ghada Ayoub, mais aussi avec “Les Libanais en Yvelines”, les équipes et les services de la mairie de Villepreux et l’organisme qui favorise la coopération internationale dans le département, l’YCID (Yvelines Coopération internationale & développement0 afin de voir si ce partenariat est faisable et quelles dimensions il pourrait prendre.
Le 29 mars 2025, une date charnière
Ce partenariat que Villepreux et Azour s’apprêtent à nouer n’est pas pour autant un jumelage entre les deux villes. “Les jumelages ont cet aspect, dans l’inconscient, d’être un peu désuets et un peu lourds dans la façon dont ils sont organisés. C’est également quelque chose de figé dans le temps. Nous, on veut quelque chose de moderne, de souple. Et cette souplesse ne rend pas ce partenariat moins fort”, explique le maire. Après quoi il précise que beaucoup de jumelages en France, surtout avec des communes en Allemagne et en Autriche, ont été effectués dans une démarche de réconciliation, notamment après la Seconde Guerre mondiale. “Avec le Liban, on a des racines communes, et on veut se projeter vers le futur”, insiste-t-il.
“Le partenariat est plus pratique qu’un jumelage. Il y a beaucoup de jumelages qu’on lance et qui restent au point mort”, affirme de son côté Joe Abi Nader.
Ce partenariat n’est par ailleurs pas encore officiellement signé. Même si, selon le maire de Villepreux, “85% de ce qu’on souhaite faire est prêt et qu’il ne reste plus qu’à appuyer sur le bouton”, ce dernier espère une signature officielle le 29 mars, à l’occasion d’une journée franco-libanaise créée par la ville avec l’association “Libanais en Yvelines”, si les conditions le permettent.
Dans la foulée de la signature de ce partenariat, “l’idée sera d’acter d’une durée qui nous permette de nous fixer des objectifs réalisables à une échéance qu’il nous reste encore à définir. Puis, via un comité de pilotage qui regroupera les parties prenantes à ce partenariat, on estimera ce qui a réussi ou pas, et comment s’améliorer pour la suite”, conclut Jean-Baptiste Hamonic.
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