Le chef de la diplomatie désigné par Trump auditionné au Sénat américain
Le candidat du président élu Donald Trump au poste de secrétaire d'État, le sénateur Marco Rubio ©Kevin Dietsch / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Choisi par Donald Trump comme prochain chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio passe mercredi son grand oral au Sénat en vue de la confirmation de sa nomination.

Devant la commission des affaires étrangères, le potentiel futur secrétaire d'État de 53 ans doit affirmer lors de ses propos liminaires que l'ordre mondial d'après-Guerre froide est non seulement "obsolète", mais qu'il est devenu "désormais une arme utilisée" contre les États-Unis.

Selon des extraits publiés par ses services en amont de l'audition de confirmation de sa nomination, l'actuel sénateur de Floride va également affirmer que la Chine a "triché" en vue d'accéder au statut de superpuissance mondiale.

"Nous avons accueilli le Parti communiste chinois dans cet ordre mondial" d'après-Guerre froide, et "ils ont tiré profit de tous ses bénéfices, mais ils ont ignoré tous ses devoirs et responsabilités", va-t-il déclarer.

Né à Miami de parents cubains, Marco Rubio est connu pour ses positions hostiles à la Chine et à l'Iran, et pour son soutien indéfectible à Israël.

Pro-Taïwan, il a notamment fait l'objet de sanctions chinoises pour son opposition active aux politiques de Pékin dans les régions du Xinjiang et de Hong Kong.

Si sa nomination est confirmée par le Sénat, Marco Rubio pilotera le premier réseau diplomatique du monde, fort de plus de 55.000 employés, et sera le visage de l'Amérique à l'étranger.

En tant que secrétaire d'État, il sera chargé d'appliquer le slogan de Donald Trump: "la paix par la force", un vieux concept de realpolitik que le président élu veut remettre au goût du jour.

Ukraine 

Avant même d'entrer en fonctions le 20 janvier, le milliardaire républicain bouscule déjà l'ordre international.

Il a déjà menacé d'annexer le Groenland, territoire autonome du Danemark, mais aussi le canal de Panama, dont le contrôle a été cédé par les États-Unis il y a deux décennies.

La guerre en Ukraine devrait être un autre élément important du mandat de Marco Rubio.

Depuis l'élection le 5 novembre de Donald Trump, les Européens craignent un désengagement des États-Unis dans ce conflit, voire des pressions américaines pour un accord au détriment de Kiev.

Aux États-Unis, la Constitution exige que les nominations de ministres et autres hauts responsables soient confirmées par un vote au Sénat, après une audition au sein de la commission compétente pour le poste en question.

Doté d'un profil plus classique et consensuel, Marco Rubio devrait connaître une audition moins agitée que celle de son collègue désigné pour devenir ministre de la Défense, Pete Hegset, survenue la veille.

Cet ex-major et présentateur de Fox News, a été pris à partie par les sénateurs démocrates de la commission des forces armées, qui lui ont repproché une accusation d'agression sexuelle datant de 2017, mais aussi fustigé son opposition à la présence de femmes dans les troupes combattantes et son rapport à l'alcool.

D'autres auditions que celle de Marco Rubio auront lieu mercredi au Sénat, notamment celle de Pam Bondi, choisie par Donald Trump pour prendre la tête du ministère de la Justice; mais aussi celle de John Ratcliffe, comme prochain chef de la CIA, la principale agence de renseignement américaine.

Par Robin LEGRAND et Shaun TANDON, AFP

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