Depuis le palais de Baabda où il s’est rendu samedi matin, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré: “Nous pouvons mettre en place un cadre général qui puisse garantir la protection du territoire libanais et le processus de paix”, à travers le “retrait des forces israéliennes et le déploiement général de l’armée libanaise”.
Il a, dans ce contexte, réitéré le soutien de la communauté internationale qui œuvre en faveur du redressement du pays et de son repositionnement sur la scène internationale, signalant que “renforcer les institutions et rétablir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire est possible”.
M. Guterres est arrivé au Liban jeudi pour une "visite de solidarité" qui durera jusqu’à samedi, à la suite de l’élection du président de la République, Joseph Aoun, et de la désignation du Premier ministre, Nawaf Salam.
Après sa rencontre avec le nouveau chef de l’État, il a indiqué avoir exprimé sa “solidarité avec le peuple libanais qui a tant souffert” ainsi que son soutien au “président de la République et au Premier ministre désigné. “Le dynamisme exceptionnel des Libanais, leur résilience extraordinaire et leur grand courage feront en sorte, qu’une fois le conflit terminé, le processus de reconstruction commence”, a-t-il assuré.
Pour sa part, le président Joseph Aoun a insisté, lors de sa rencontre avec M. Guterres, sur la nécessité du retrait des forces israéliennes des territoires occupés dans le sud du Liban, dans le délai fixé par l'accord conclu le 27 novembre dernier.
"Les violations terrestres et aériennes israéliennes, notamment la destruction des maisons et des villages frontaliers, contredisent totalement les termes de l'accord de cessez-le-feu et constituent une violation continue de la souveraineté libanaise et de la volonté de la communauté internationale", a-t-il fustigé.
Enfin, M. Aoun a salué la résilience des membres de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) face aux attaques visant leurs centres, soulignant la pleine coordination existante entre la mission onusienne et l'armée libanaise.
Guterres chez Salam
Poursuivant sa tournée, M. Guterres s’est rendu, par la suite, à la résidence du Premier ministre désigné, Nawaf Salam. “Je voudrais exprimer le plein soutien des Nations unies au processus en cours au Liban et à l’issue duquel un nouveau président a été élu et un nouveau Premier ministre désigné”, a déclaré le secrétaire général de l’ONU. Il a notamment salué la conclusion de l’accord sur le cessez-le-feu, insistant sur la nécessité du retrait des forces israéliennes des zones occupées au Liban-Sud et le déploiement de l’armée libanaise sur tout le territoire. “Nous sommes pleinement convaincus que cette évolution représentera un saut qualitatif exceptionnel pour le Liban”, a-t-il noté.
De son côté, M. Salam a soulevé la question des déplacés syriens au Liban. “Maintenant que la situation en Syrie a changé, nous devons commencer à préparer avec l'ONU le retour en toute sécurité et dans la dignité des réfugiés syriens au Liban”, a-t-il avancé.
Guterres à Aïn el-Tiné
Le Président de la Chambre, Nabih Berry, a fait le point sur la situation générale et les développements politiques lors de sa rencontre avec Antonio Guterres, à Aïn el-Tiné.
À l’issue de cette réunion, M. Guterres a déclaré qu’“Israël doit s’engager à se retirer des territoires libanais qu’il occupe et à cesser ses violations et la destruction systématique des villages, des champs, des zones agricoles et des forêts”. Et de se montrer confiant quant à la “formation du gouvernement qui représente toutes les composantes de la société libanaise”.
M. Berry a, en outre, rendu hommage au secrétaire général de l’ONU ainsi qu’aux forces de la Finul qui joue un rôle important au sein du comité de surveillance chargé de veiller à l’application de l’accord de cessez-le-feu.
M. Guterres tiendra une conférence de presse à 17h30, à l’hôtel Mövenpick.
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