Le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, a présenté mardi sa démission, évoquant sa "responsabilité" dans l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, selon sa lettre transmise par l'armée à l'AFP.
"Reconnaissant ma responsabilité dans l'échec de l'armée le 7-Octobre, et au moment où (celle-ci) enregistre des succès significatifs sur tous les fronts et qu'un nouvel accord de libération d'otages est en cours, je demande à mettre fin à mes fonctions le 6 mars 2025", déclare le général Halevi.
"Tous les objectifs de la guerre ne sont pas atteints", a-t-il par ailleurs relevé. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait notamment fixé comme objectif d'éradiquer complètement le Hamas, au moment de débuter la guerre contre le mouvement islamiste palestinien.
M. Halevi, 57 ans, occupait ce poste depuis janvier 2023. "Pendant 40 ans, ma mission de protection de l'Etat d'Israël a été la mission de ma vie". Mais "le matin du 7-Octobre, l'armée sous ma direction a échoué", a-t-il écrit.
"Ma responsabilité dans ce terrible échec m'accompagne au quotidien et m'accompagnera toute ma vie."
Le général Halevi a pour autant affirmé que "l'armée (continuerait) de lutter pour poursuivre le démantèlement du Hamas et de ses capacités de pouvoir, le retour des otages et le renforcement des conditions de sécurité pour assurer le retour des habitants du sud et du nord dans leurs maisons".
Benjamin Netanyahou l'a pour sa part remercié "pour ses longues années de service et son commandement de l'armée lors de la guerre sur sept fronts, qui a apporté de grands succès pour l'Etat d'Israël", selon un communiqué de son bureau.
"Gouvernement catastrophique"
Mais cette démission fait mal à son gouvernement, dans une situation politique déjà très tendue. Quelques minutes plus tard, le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a appelé sur X à la démission du gouvernement.
"Maintenant, il est temps qu'ils assument leurs responsabilités et démissionnent - le Premier ministre et tout son gouvernement catastrophique", a-t-il déclaré.
Herzi Halevi avait rejoint l'armée israélienne en 1985 dans une unité de parachutistes avant d'être promu à la "Sayeret Matkal", une unité d'élite, dont il a assuré la direction. Il a ensuite dirigé la 91e division, responsable de la protection de la frontière avec le Liban.
Il a été nommé en 2014 à la tête du renseignement militaire, puis quatre ans plus tard à la direction du commandement Sud, responsable de la bande de Gaza, avant d'accéder aux plus hautes responsabilités militaires en 2023.
Le ministre de la Défense Israël Katz a affirmé qu'il allait rencontrer des candidats à sa succession "dans les jours à venir", selon un communiqué de son bureau.
"Je choisirai le meilleur candidat pour remplir cette mission", a-t-il assuré. Les médias locaux évoquaient deux noms: l'actuel directeur du ministère de la Défense, le général Eyal Zamir et le chef d'état-major adjoint, le général Amir Baram.
L'armée a également annoncé mardi la démission de l'actuel chef du commandement militaire de la région Sud, le général Yaron Finkelman.
Dans sa lettre adressée à Herzi Halevi, le général Finkelman affirme avoir "échoué le 7 octobre à protéger les habitants bien-aimés et héroïques" des zones proches du territoire palestinien.
La seule démission de ce niveau au sein de l'armée israélienne depuis le 7-Octobre était celle du général Aaron Haliva, chef du service des Renseignements. Il avait démissionné en avril 2024.
Avec AFP
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