Les marchés financiers évoluent en hausse mardi, au lendemain de l'investiture de Donald Trump à la présidence américaine, les investisseurs jaugeant les implications des premières décisions du républicain.
Wall Street a ouvert en hausse pour sa première séance de la semaine au lendemain d'un jour férié, et surtout sa première séance après l'investiture de Donald Trump.
"Les annonces faites par le président Trump en matière de droits douaniers ont été plus modérées que prévu", écrivent les économistes de Goldman Sachs.
"Les commentaires de M. Trump sur la Chine ont été nettement moins agressifs que pendant la campagne présidentielle ou même que ses commentaires les plus récents depuis l'élection", ont-ils poursuivi.
Vers 13H50 GMT, l'indice Nasdaq, dominé par le secteur technologique, avançait de 0,31%, le S&P 500 prenait 0,64% et le Dow Jones 0,72%.
Globalement, "les investisseurs ont gardé en mémoire que sa première présidence fut marquée par (...) une hausse" des indices boursiers, a relevé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement au sein de Pictet AM.
Les marchés plébiscitent surtout les baisses d'impôts et les dérégulations promises par Donald Trump, à même, selon eux, de stimuler la croissance.
Dès son premier jour au pouvoir, le nouveau président américain a signé une pluie de textes, dont: le retrait des États-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'accord de Paris pour le climat, la mise en place d'un état d'urgence à la frontière avec le Mexique contre l'immigration, et la grâce de plus de 1.500 assaillants du Capitole.
Il a aussi affirmé qu'il comptait imposer des droits de douane de 25% aux produits issus du Canada et du Mexique à compter du 1er février.
"Le ton est donné. Même si Trump a relativement épargné l'Europe ces dernières heures, il a tout de même bien fait comprendre que les européens allaient devoir acheter beaucoup plus de pétrole et de gaz américains pour combler le déficit commercial", commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France, dans une note.
"Il serait donc étonnant que la relative quiétude qui règne sur les marchés actions européens se poursuive encore longtemps, la volatilité devrait s'accroître", a-t-il poursuivi.
Vers 13H50 GMT, la Bourse de Paris s'octroyait 0,34% et Londres 0,22%, tandis que Francfort (+0,08%) restait proche de son point d'équilibre. Seule Milan rendait 0,32%.
Les mesures déjà annoncées ont fait grimper le dollar: les investisseurs tablent sur une inflation plus élevée aux États-Unis comme conséquences des décisions de Trump, ce qui laisserait moins de marge de manoeuvre à la Réserve fédérale américaine (Fed) pour abaisser ses taux dans les prochains mois.
Vers 14H30 GMT le billet vert prenait 0,44%, à 1.0388 euro pour un dollar.
Les valeurs de l'énergie lestées
Donald Trump a décrété un état d'"urgence énergétique" visant à doper la production de pétrole et de gaz des États-Unis, déjà premier producteur mondial, en revenant sur des interdictions de forage dans plusieurs zones.
Dans ce contexte, le prix du baril plongeait. Vers 14h45 GMT, le baril de WTI américain chutait de 2,54% à 75,90 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord, de 2,54% à 78,96 dollars.
Un moratoire sur le développement de parcs éoliens et un démantèlement de la loi climatique phare de Joe Biden dite "IRA" ont aussi été annoncés.
Les titres des groupes éoliens européens encaissent le coup: vers 14H45 GMT, le géant danois Ørsted s'effondre de 12,62% à Copenhague et son compatriote Vestas lâchait 2,28%. Ailleurs en Europe, Nexans perdait 1,03% à Paris et Nordex, 1,13% à Francfort.
Le bitcoin recule
Côté obligataire, l'emprunt à dix ans américain, valeur refuge face aux incertitudes, était recherché. Il atteignait vers 14H45 GMT 4,57%, contre 4,63%. Son équivalent allemand, référence en Europe, restait comme la veille à 2,52%.
Le bitcoin reprenait son souffle après avoir atteint un nouveau record lundi, porté par la perspective d'une dérégulation du secteur des cryptomonnaies par Donald Trump. Il reculait de 5,30% à 103.455 dollars.
Avec AFP
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