Iran: une ONG dénonce l'arrestation \
La police iranienne garde l'entrée de l'ambassade de Turquie lors d'une manifestation contre le soutien de la Turquie à une alliance rebelle dominée par des islamistes luttant contre le régime syrien, le 2 décembre 2024 à Téhéran. ©Atta Kenare / AFP

Les autorités iraniennes ont arrêté mercredi dix femmes bahaïes, a annoncé un groupe représentant cette communauté, qui dénonce une escalade de la répression à l'encontre de la plus grande minorité religieuse non musulmane du pays.

Selon la Communauté internationale bahaïe (CIB), qui représente aux Nations unies les intérêts des membres de cette minorité religieuse dans le monde entier, les forces de sécurité, "sans mandat d'arrêt ni notification préalable", sont "entrées de force" dans les maisons de ces dix femmes, soumises ensuite à "des fouilles pénibles et invasives".

La République islamique, dans laquelle le chiisme est la religion d'Etat, considère les bahaïs comme des hérétiques et des "espions" liés à Israël, ennemi juré de Téhéran, leur siège mondial historique étant à Haïfa, dans le nord d'Israël.

"Le gouvernement iranien a une fois de plus montré son vrai visage", a déploré Simin Fahandej, représentante de la CIB auprès des Nations Unies à Genève, qualifiant ces raids de "nouvel acte insensé contre des femmes totalement innocentes".

Pour la CIB, ces arrestations "choquantes" font "partie intégrante d'une campagne systématique et croissante de persécution contre les bahaïs".

En décembre, des experts de l'ONU avaient exprimé leur inquiétude face à "ce qui semble être une augmentation du ciblage systématique des femmes" bahaïes en Iran.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch avait déclaré en avril que la persécution des Bahaïs par les autorités iraniennes depuis la révolution islamique de 1979 constituait un "crime de persécution contre l'humanité".

Les Bahaïs suivent les enseignements de Bahaullah, né en Iran en 1817, qu'ils considèrent comme un prophète et le fondateur de cette religion monothéiste qui promeut l'unité et l'égalité.

Leur foi n'est pas reconnue par les autorités iraniennes contrairement à d'autres confessions minoritaires non musulmanes, notamment le christianisme, le judaïsme et le zoroastrisme. On ignore combien de membres de la communauté restent en Iran, mais leurs soutiens pensent qu'ils pourraient être encore plusieurs centaines de milliers.

Mahvash Sabet, une poétesse de 71 ans, et Fariba Kamalabadi, 62 ans, ont toutes deux été arrêtées en juillet 2022 et purgent des peines de 10 ans d'emprisonnement. Les deux femmes avaient déjà été emprisonnées par les autorités au cours des deux dernières décennies.

Mme Sabet risque d'être renvoyée en prison après avoir bénéficié d'une permission pour une opération à cœur ouvert, ont prévenu ses partisans, tandis que Mme Kamalabadi reste en prison.

 

Avec AFP

 

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