Deux Iraniens condamnés pour leur appartenance aux Moudjahidine du Peuple, un groupe d'opposition interdit en Iran, sont sous la menace d'une exécution "imminente", ont alerté lundi ce mouvement et des groupes de défense des droits humains.
Behrouz Ehsani, 69 ans, et Mehdi Hassani, 48 ans et père de trois enfants, ont été transférés sans préavis dimanche de la prison d'Evin à Téhéran à celle de Ghezel Hesar, à une vingtaine de km au nord-ouest de la capitale, a indiqué le Conseil national de la Résistance, l'aile politique des Moudjahidine du Peuple, dans un communiqué.
La prison de Ghezel Hesar est devenue depuis quelques années un lieu notoire d'exécutions.
Les deux hommes, accusés notamment de complot contre la sécurité nationale, avaient été condamnés en septembre 2024 pour "rébellion" et "corruption sur Terre", l'un des chefs d'inculpation les plus graves en Iran.
Avec ce transfert, ils sont menacés d'une exécution "imminente", a prévenu de son côté Iran Human Rights (IHR), une organisation de défense des droits humains basée en Norvège, en exhortant la communauté internationale à "agir de façon urgente pour sauver leurs vies".
Selon Amnesty International, ils ont été torturés et soumis à de mauvais traitements en prison, après un procès "arbitraire".
"Ils pourraient être exécutés à tout moment", a aussi alerté l'ONG dans un communiqué lundi.
Au moins 901 personnes ont été exécutées en 2024 en Iran, selon l'ONU, et au moins 73 depuis le début de l'année, selon IHR.
Les Moudjahidine du Peuple ont soutenu à ses débuts la révolution islamique qui a renversé le Shah en 1979, mais sont rapidement entrés dans l'opposition.
Accusés d'une série d'attentats au début des années 1980, ils sont entrés dans la clandestinité et des milliers de ses membres ont été exécutés en 1988 lors de pendaisons de masse de détenus.
Selon Amnesty, six autres prisonniers accusés d'appartenir aux Moudjahidine du Peuple, et condamnés à mort en novembre, risquent également d'être exécutés.
Avec AFP
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