
L'Union européenne a "regretté" dimanche la hausse des droits de douane américains sur les produits du Canada, du Mexique et de Chine, qualifiant cette mesure de "nocive pour toutes les parties" au lendemain de la signature des décrets par Donald Trump.
"L'UE est fermement convaincue que des droits de douane peu élevés favorisent la croissance et la stabilité économique", mais "ripostera avec fermeté" si elle est ciblé par des droits de douane "injustes", a prévenu la Commission.
Le président américain a mis samedi à exécution sa menace de s'en prendre aux trois principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, qui représentent au total plus de 40% des importations du pays, en imposant 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois.
"Les droits de douane créent des perturbations économiques inutiles et alimentent l'inflation. Ils sont préjudiciables à toutes les parties", a commenté la Commission européenne, jugeant par ailleurs que l'"ouverture des marchés et le respect des règles du commerce international sont essentiels à une croissance économique forte et durable".
Alors que Donald Trump a plusieurs fois affirmé sa volonté d'imposer également des droits de douane sur les produits européens, l'exécutif européen a indiqué ne pas avoir connaissance de nouvelles taxes "à l'heure actuelle".
"Nos relations commerciales et d'investissement avec les États-Unis sont les plus importantes au monde. Les enjeux sont considérables. Nous devrions tous deux chercher à renforcer ces relations", a-t-elle également fait valoir quelques jours après que Donald Trump a répondu "absolument" à la question de savoir s'il viserait l'UE après le Mexique, le Canada et la Chine.
Être "Mordant"
L'Europe doit "assumer une forme de rapport de force" face aux menaces de droits de douane de Donald Trump, a affirmé le ministre français de l'Industrie Marc Ferracci, qui appelle à être "mordant" face au président américain.
"La négociation commerciale avec Donald Trump doit assumer une forme de rapport de force", a déclaré M. Ferracci au lendemain de l'imposition par les Etats-Unis de droits de douane.
Alors que le président américain a menacé de sanctionner aussi l'Union européenne, "il est évident que nous devons réagir", a estimé Marc Ferracci, tout en disant attendre les décisions de l'administration américaine.
Selon lui, "la réponse, pour être efficace, doit porter sur les produits qui sont importants pour votre interlocuteur et pour le pays avec lequel vous négociez". Et "il faut que ce soit comme on dit +mordant+, ça veut dire que ça ait des impacts sur l'économie américaine, pour avoir une menace crédible dans la négociation".
"Il faut sortir de la naïveté", a encore affirmé Marc Ferracci, tout en appelant à "mieux protéger notre industrie" en mettant en place un "buy european act" afin de privilégier les produits fabriqués en Europe.
"Notre enjeu est de rester unis, et de capitaliser sur la force que nous donne cette union, c'est-à-dire un marché commun dont les Etats-Unis ne peuvent pas se passer", a ajouté M. Ferracci.
"On ne doit pas commencer par faire des concessions, on ne doit pas commencer par dire que nous allons acheter plus de produits américains sur tel ou tel volet industriel ou agricole", a-t-il insisté, alors que les 27 sont encore divisés entre une approche simplement "défensive" - acheter des produits américains comme du gaz naturel liquéfié ou des armes pour tenter d'échapper à un conflit commercial avec Trump- ou plus "offensive" avec de possibles mesures de rétorsion.
Avec AFP
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