Le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, a estimé que “l’approbation du projet de budget pour l’exercice 2025 par décret après avoir respecté les délais fixés par la loi est désormais une nécessité urgente. Selon lui, “cela reste financièrement plus sûr que de ne pas l’approuver et de recourir aux dépenses selon la règle du douzième provisoire”.
M. Khalil a souligné que “les dépenses sur cette base contraignent les finances publiques à respecter le plafond du budget 2024, fixé à 308.000 milliards de livres libanaises, soit 3,6 milliards de dollars américains, tandis que les besoins pour l'année 2025 sont évalués à 445.000 milliards de livres libanaises, équivalant à 5 milliards de dollars américains”. Dans ce contexte, il a précisé que cela nécessitera des avances de trésorerie pour couvrir des besoins supplémentaires, ce qui alourdira le budget de 2026 et compromettra la régularité financière, ainsi que les principes d'exhaustivité et de crédibilité du budget.
Dans un communiqué, il a expliqué que “les besoins supplémentaires, en l'absence de fonds disponibles, dans le cas où le projet de budget 2025 ne serait pas approuvé, auront des répercussions négatives sur divers secteurs, en particulier le secteur social. En effet, plus de 6.000 milliards de livres ont été alloués aux programmes de dépenses engagées par le ministère des Affaires sociales, mais aussi au secteur de la santé, aux bons du Trésor, ainsi qu'aux cotisations à la Caisse nationale de Sécurité sociale, à l'entretien des routes, aux loyers et à d'autres dépenses importantes”.
M. Khalil craint aussi que “les financements des salaires, des rémunérations, des avantages sociaux, des pensions de retraite et de l’assistance sociale pour le secteur public, dont les fonds ne sont plus abondants, diminuent considérablement et engendrent une grave crise si le budget n’est pas approuvé prochainement”, sans oublier l'inclusion dans le projet de budget 2025 du coût du recrutement militaire supplémentaire et des différences des frais de transport forfaitaire des services sécuritaires.
Il a souligné que “l'approbation du projet de budget 2025 constitue la principale garantie pour la gestion et le financement du secteur public, afin d'éviter toute perturbation ou défaillance dans le fonctionnement administratif et institutionnel”. Il a également noté que “le ministère des Finances prépare un projet de loi visant à ouvrir des crédits supplémentaires d’environ 86.000 milliards de livres libanaises pour financer les salaires, les avantages sociaux et les pensions de retraite du secteur public, dans le but d’assurer la continuité des activités au sein des administrations et institutions publiques”.
Il a rappelé que le projet de loi du budget 2025, que le Parlement n'a pas pu discuter en raison de la guerre et de ses répercussions, est “le résultat d'efforts et de discussions avec diverses administrations et institutions publiques, et représente le minimum nécessaire pour assurer la continuité de tous les secteurs”, considérant que “son absence pourrait entraver le fonctionnement du service public”.
Enfin, M. Khalil a révélé que les départements concernés du ministère des Finances, avec le soutien des parties internationales, ont commencé à mettre en œuvre des mesures de réforme dans le processus de préparation du budget. Il a exprimé l'espoir que le nouveau gouvernement, “après trois budgets correctifs, parvienne à cristalliser la vision de réforme pour le projet de budget 2026”.
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