![Le retard dans la formation du gouvernement affecte l'augmentation des plafonds des retraits bancaires](/images/bibli/1920/1280/2/maurice-web.jpg)
Dans un contexte politique toujours flou, notamment la formation du gouvernement, la Banque du Liban (BDL) a décidé, fin janvier, de suspendre la mesure qui imposait aux banques d'effectuer plusieurs paiements mensuels aux bénéficiaires des circulaires 158 et 166. Les versements sont ainsi revenus aux modalités initiales en vigueur avant la crise.
Selon des sources au sein de la Banque du Liban, aucun changement ne sera envisagé avant les décisions du futur gouvernement sur les retraits bancaires, ainsi que la finalisation du dossier de restructuration des banques et la solution équitable sur la crise des dépôts.
Concernant la BDL, les raisons ayant justifié l’augmentation des paiements mensuels n’ont plus lieu d’être avec la fin des situations exceptionnelles et le retour progressif à une certaine normalité.
Cependant, elle ne peut plus assumer seule la charge du remboursement des dépôts, son principal objectif restant la préservation de la stabilité monétaire, économique et sociale.
Il faut savoir que, depuis la mise en œuvre des circulaires 158 et 166 et jusqu'à fin janvier 2025, la Banque du Liban a versé quatre milliards de dollars de paiements supplémentaires en raison des circonstances exceptionnelles.
Les déposants ont ainsi bénéficié de paiements additionnels pendant quatre mois. Toutefois, à compter de février, le Conseil central de la BDL a décidé de revenir aux modalités initiales, à savoir 300 dollars pour les bénéficiaires de la circulaire 158, et 150 dollars pour la circulaire 166.
Sur une note plus positive, la BDL a récemment finalisé une étude visant à augmenter les montants des retraits prévus par les circulaires, sans compromettre la liquidité des banques ni celle de la BDL.
Grâce à une reconstitution partielle de ses réserves en devises étrangères, elle a récupéré une partie des pertes subies au dernier trimestre 2024. Depuis début 2025, elle a acquis environ 550 millions de dollars sur le marché local, contre une moyenne mensuelle précédente de 200 à 250 millions de dollars. Les réserves atteignaient ainsi environ 10,5 milliards de dollars fin janvier, bien que ce chiffre inclue des montants en euros dont la valeur a récemment baissé.
Wassim Mansouri, gouverneur par intérim de la BDL, insiste sur la nécessité de parvenir à un accord officiel sur les plafonds de retraits. Cette incertitude pousse la banque centrale à temporiser avant de prendre toute décision définitive concernant une hausse des retraits, en attendant la formation du gouvernement.
La question des retraits devra être une priorité dans le futur cabinet, en collaboration avec les banques, la BDL et le Parlement, afin de trouver une solution globale à la crise des dépôts.
Par ailleurs, la BDL élabore un plan réaliste à moyen terme pour résoudre la crise des dépôts. Ce plan s'accompagne d'une stratégie bancaire visant à revitaliser le secteur à travers la relance des crédits pour soutenir l'économie, tout en protégeant les dépôts et en instaurant des modalités correctes pour leur remboursement.
Pendant cette phase transitoire, la banque centrale prévoit de s'entendre avec le gouvernement sur une augmentation progressive des plafonds de retraits en coordination avec le nouveau ministre des Finances et les banques.
Toutefois, face au retard dans la formation du gouvernement, Wassim Mansouri et le Conseil central envisagent une hausse graduelle des plafonds de retraits dès à présent, selon une procédure claire, en attendant une concertation transparente avec la future équipe gouvernementale pour trouver une solution définitive à cette crise bancaire.
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