Liban-Sud: le retrait israélien risque-t-il d'être reporté à une date ultérieure?
Israël envisagerait un report de la date butoir de son retrait du Liban-Sud. ©Al-Markazia

À l'approche de la date butoir pour le retrait israélien des zones qu'il occupe encore au Liban-Sud, un calme fragile persiste dans la région. 

Par ailleurs, plusieurs médias israéliens ont rapporté que l'État hébreu aurait sollicité des États-Unis l'autorisation de maintenir une présence militaire sur cinq points le long de la frontière entre le Liban-Sud et le nord d'Israël, une demande que Washington aurait refusée.

Des médias israéliens ont rapporté que l'armée de l’État hébreu n’envisageait pas de se retirer de plusieurs sites stratégiques au Liban-Sud, dont le nombre s’élèverait à 5 ou 7, arguant que cette décision vise à garantir la sécurité du nord d'Israël face à une situation encore tendue à la frontière.

Cette nouvelle mesure fait suite à la demande du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, lors de sa rencontre avec le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, mardi dernier. Netanyahou avait alors suggéré de prolonger de plusieurs semaines le retrait de l'armée israélienne du Liban-Sud.

Selon la chaîne israélienne 12, l’État hébreu aurait fourni des “preuves” aux autorités américaines concernant le manque d'efficacité de l'armée libanaise dans le contrôle des activités du Hezbollah, ce qui faciliterait le redéploiement rapide et le renforcement militaire de la formation pro-iranienne.

Dans ce contexte et comme suggéré par des sources israéliennes, Washington pourrait accepter de prolonger le délai du retrait des soldats de l’État hébreu, à la lumière des craintes relatives à un effondrement de l'accord de cessez-le-feu.

Malgré cette inquiétude, un rapport émanant d’autres sources israéliennes indique que l'administration américaine insiste sur le retrait des forces israéliennes du Liban-Sud avant le 18 février prochain, une échéance qui a déjà été prolongée auparavant, l’accord de cessez-le-feu ayant expiré une première fois le 26 janvier dernier. Washington semble juger que l'armée libanaise a été suffisamment déployée et que son repositionnement complet à la frontière devrait se faire avant la date butoir.

De son côté, un porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis a affirmé que le retrait israélien se ferait bien dans les délais et qu'aucune demande de prolongation n'avait été formulée par le gouvernement de Netanyahou. En attendant, les forces israéliennes devraient poursuivre leur retrait dans les jours à venir.

Dans le cadre de cette transition, l’armée libanaise a, on le rappelle, entrepris un déploiement dans plusieurs localités du Liban-Sud, après le départ de l’armée israélienne. Les secteurs de Rab Thalathine, Taloussa et Bani Hayyan ont ainsi été sécurisés, comme l’a rapporté l’Agence nationale d’information (ANI). Les forces armées libanaises ont également effectué des patrouilles pour éliminer tout obstacle au retour des habitants et faire détoner toute munition non explosée dans la zone.

Pour sa part, le commandant en chef de l'armée par intérim, le général Hassan Audeh, a inspecté mercredi les centres de déploiement de l'armée dans le secteur oriental. De leur côté, les autorités locales ont conseillé à la population de respecter les consignes de sécurité et de ne pas s’aventurer dans ces régions tant qu'elles n’auront pas été jugées sûres.

Par ailleurs, et selon des informations rapportées par la chaîne locale LBCI, la réunion du comité de supervision du cessez-le-feu, initialement prévue pour jeudi, a été reportée à vendredi. Toujours selon la même chaîne, le comité aurait été informé de la volonté d’Israël de maintenir ses positions dans certains points du Liban-Sud et ce jusqu'au 28 février, requête que la partie libanaise aurait fermement rejetée.

En vigueur depuis le 27 novembre 2024, le cessez-le-feu a mis fin aux affrontements qui ont opposé Israël et le Hezbollah depuis l’offensive du Hamas en octobre 2023. Ces événements ont culminé en une guerre à grande échelle au Liban à partir du 23 septembre 2023. Si la situation semble aujourd’hui relativement calme, l'incertitude demeure quant à l'avenir de la région et à la fragilité de l'accord de cessez-le-feu.

Le président Aoun sollicite l’aide de l’Union européenne

Le président de la République, Joseph Aoun, a sollicité l’aide des pays de l’Union européenne pour qu’ils fassent pression en faveur d’un retrait total des Israéliens des territoires occupés à la frontière libanaise, et ce avant le délai fixé à cet effet, soit le 18 février prochain.

Lors d’un entretien qui s’est déroulé mercredi matin, au palais de Baabda, avec le ministre portugais des Affaires étrangères, Paulo Rangel, le général Aoun a déclaré que le Liban “soutient l'initiative de paix arabe et rejette toute démarche visant à provoquer un déplacement forcé des Palestiniens ou à violer leurs droits inhérents, consacrés par les résolutions onusiennes”.

Commentaires
  • Aucun commentaire