![Le Hamas et le Jihad islamique disent qu'ils ne cèderont pas aux menaces de reprise de la guerre à Gaza](/images/bibli/1920/1280/2/afp2025013036wn6pkv8highrestopshotpalestinianisraelconflicthostage.jpg)
Le Hamas et son allié du Jihad islamique ont affirmé mercredi qu'ils ne cèderaient pas aux menaces américaines et israéliennes d'une reprise de la guerre dans la bande de Gaza au cas où ils ne libéreraient pas des otages samedi, conformément à l'accord de cessez-le-feu.
"Nous n'accepterons pas le langage des menaces américaines et israéliennes", a dit le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, alors que les médiateurs qataris et égyptiens sont engagés dans des négociations pour tenter de sauver la trêve.
"Israël doit mettre en œuvre intégralement l'accord de cessez-le-feu" pour débloquer la libération d'otages samedi, a déclaré M. Qassem.
Pour sa part, la branche armée du Jihad islamique a fait dépendre le sort des otages "des actions" du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, "pour le meilleur et pour le pire".
Après cinq échanges d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens, l'accord entré en vigueur le 19 janvier après plus de 15 mois de guerre, pour une première phase de six semaines, est en pleines turbulences.
Selon ses termes, 33 otages retenus à Gaza doivent être libérés d'ici début mars, contre 1.900 Palestiniens détenus par Israël.
Mais, accusant Israël d'une série de violations, dont le blocage de l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, le Hamas a menacé lundi de ne pas procéder aux libérations prévues samedi.
Israël et les États-Unis l'ont sommé en retour de respecter ses engagements, sous peine d'une reprise des hostilités.
La tension est encore montée lorsque le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, attendu cette semaine au Moyen-Orient, a déclaré qu'"Israël ne peut pas permettre (...) au Hamas d'utiliser le cessez-le-feu pour reconstruire ses forces".
Des médiateurs du Qatar et d'Égypte "sont en contact avec la partie américaine" et "travaillent intensément pour résoudre la crise", a indiqué mercredi à l'AFP une source palestinienne sous couvert de l'anonymat.
Le Hamas a annoncé l'arrivée d'une délégation au Caire pour tenter de mettre fin à la crise. Les médiateurs sont engagés avec Israël et le Hamas pour résoudre la question, selon un diplomate au fait des négociations.
"L'enfer"
L'armée israélienne a entre-temps envoyé des renforts supplémentaires autour de la bande de Gaza, dévastée par la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël.
Mercredi, l'armée a dit avoir mené un raid aérien contre deux personnes qui tentaient de récupérer un drone à Gaza, sans préciser leur sort.
Les pourparlers pour préparer la seconde phase de l'accord de trêve n'ont toujours pas commencé contrairement au calendrier prévu, ce que le Hamas a imputé à une "obstruction continue" d'Israël pour le "saboter".
Jusque-là, 16 otages israéliens et 765 prisonniers palestiniens ont été libérés dans le cadre de la première phase de l'accord. La seconde phase est censée permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre.
Sur 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas, 73 sont toujours otages à Gaza, dont au moins 35 mortes, selon l'armée israélienne.
Principal allié d'Israël, Donald Trump a promis "l'enfer" au Hamas s'il ne relâchait pas "tous les otages" retenus à Gaza avant samedi "à 12 heures".
"Si le Hamas ne libère pas nos otages d'ici à samedi midi, le cessez-le-feu prendra fin" et l'armée "reprendra des combats intenses jusqu'à ce que le Hamas soit définitivement battu", a ensuite averti Benjamin Netanyahou, sans préciser s'il parlait de tous les otages ou du seul groupe censé être libéré lors du sixième échange.
"Inacceptable"
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a de son côté jugé mercredi "inacceptable pour le monde arabe" le projet de Donald Trump de placer Gaza sous contrôle américain pour reconstruire le territoire et de déplacer ses 2,4 millions d'habitants notamment vers l'Egypte et la Jordanie.
Après des entretiens avec M. Trump à Washington, le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré mardi sa "ferme opposition" à tout déplacement des Palestiniens.
Ce rejet a également été réaffirmé par le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi, attendu prochainement à la Maison-Blanche.
Le Hamas a salué mercredi les positions d'Amman et du Caire, ainsi que la perspective "d'un plan arabe pour reconstruire Gaza sans déplacer ses habitants".
Israël "n'a pas été en mesure de nous pousser hors de ce pays, et Trump n'y parviendra pas non plus", a affirmé Ismaïl Chehadé, un habitant de Gaza-ville, pour qui "les menaces" du président américain sont "irréalistes".
La troisième et dernière phase de l'accord de cessez-le-feu doit être consacrée à la reconstruction de Gaza, un gigantesque chantier estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.219 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Par l'équipe de l'AFP à Gaza, avec Delphine Matthieussent et Callum Paton à Jérusalem
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