![Trump s'entend avec Poutine et Zelensky pour démarrer des discussions autour d'une éventuelle paix](/images/bibli/1920/1280/2/afp2025021236xp6a6v1highrescombousrussiaukraineputintrump.jpg)
Le président américain, Donald Trump, a eu deux entretiens téléphoniques, mercredi, avec ses homologues russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Volodymyr Zelensky, axés sur les perspectives de paix entre les deux pays. Donald Trump et Vladimir Poutine ont convenu de lancer des négociations "immédiates" pour mettre fin au conflit en Ukraine. Idem avec l’Ukraine où “le travail des équipes” est censé commencer sans tarder.
La Russie et les Etats-Unis vont commencer "immédiatement" à négocier sur l'Ukraine, a affirmé le président américain sur son réseau Truth Social, ajoutant avoir eu une "conversation prolongée et très productive" avec son homologue russe.
Dans la foulée, le président américain en a informé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ce dernier a affirmé avoir évoqué au téléphone avec son homologue américain, les "possibilités de parvenir à la paix" en Ukraine, après l’appel entre M. Trump et le dirigeant russe Vladimir Poutine.
"Nous avons longuement parlé des possibilités de parvenir à la paix", a affirmé M. Zelensky sur X, précisant que le président Trump avait partagé avec lui les "détails de sa conversation avec Poutine". M. Zelensky a qualifié cet entretien de "long" et "très substantiel", disant espérer que Washington pourra "pousser la Russie et Poutine vers la paix". "Nous avons discuté de nombreuses nuances - diplomatiques, militaires, économiques", a-t-il précisé.
Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a précisé que M. Trump "a dit qu'il était très déterminé à tout faire pour que la guerre de la Russie contre l'Ukraine prenne fin". "Les présidents se sont mis d'accord pour commencer immédiatement le travail des équipes", a-t-il ajouté, disant travailler à une rencontre en tête-à-tête entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump. Selon lui, les équipes ukrainiennes et américaines "entameront un processus de travail quotidien" après la Conférence sur la sécurité de Munich prévue pour la fin de la semaine.
M. Iermak a toutefois précisé que l'Ukraine continuait d'être opposée à tout compromis sur son indépendance, son intégrité territoriale et sa souveraineté.
M. Zelensky a réitéré lors de sa conversation avec Donald Trump "la position de l'Ukraine, à savoir qu'il est important que cette guerre se termine par une paix juste", a précisé M. Iermak.
Donald Trump, qui jusque-là a laissé planer une grande incertitude sur ce qu'il comptait faire à propos de l'Ukraine, s'est engagé à mettre rapidement fin au "carnage" de la guerre, y compris en faisant pression sur Kiev, qui a reçu des milliards de dollars d'aide militaire de Washington sous son prédécesseur démocrate Joe Biden.
Les Européens redoutent pour leur part qu'un éventuel accord de paix entre l'Ukraine et la Russie ne se fasse sans eux et au détriment de Kiev.
Les chefs de la diplomatie espagnole, allemande et français ont tour à tour affirmé mercredi à Paris qu'aucune décision sur l'Ukraine ne pouvait se prendre "sans Kiev" et sans la participation des Européens.
Mais le président Trump se montre déterminé à accélérer les négociations.
Travailler ensemble
"Nous voulons mettre fin aux millions de morts liées à la guerre Russie/Ukraine. Le président Poutine a même utilisé mon très percutant slogan de campagne: +BON SENS+. Nous y croyons tous deux très fortement", s'est félicité le président américain sur Truth Social.
"Nous avons parlé des forces de nos nations respectives et du grand bénéfice qu'il y aura un jour à travailler ensemble", a encore écrit Donald Trump, en rapportant ce premier échange avec le président russe depuis son retour au pouvoir le 20 janvier.
De son côté, Vladimir Poutine a dit à Donald Trump, vouloir trouver une "solution de long terme" au conflit ukrainien via des "pourparlers de paix", a annoncé le Kremlin, parlant d'un appel téléphonique de près d'une heure et demie.
Les deux dirigeants ont également convenu de se rendre visite dans leurs pays respectifs, selon le président américain.
L'appel téléphonique entre MM. Trump et Poutine survient au lendemain de la libération par la Russie d'un Américain, Marc Fogel, condamné à 14 ans de prison pour possession de drogue. En retour, les Etats-Unis ont accepté de libérer le Russe Alexander Vinnik, condamné pour des crimes liés aux cryptomonnaies.
La Maison Blanche avait dit mardi espérer que cet échange marque le "début d'une relation" avec la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Et mercredi, Washington a annoncé la libération de trois personnes "détenues" au Bélarus, dont une de nationalité américaine.
Lignes rouges
Dans le même temps, à Bruxelles mercredi où il a participé à une réunion de ses homologues de l'Otan, le ministre américain de la Défense a clairement tracé les lignes rouges de Donald Trump sur l'Otan et l'Ukraine.
Pete Hegseth a jugé "irréaliste" d'envisager un retour de l'Ukraine à ses frontières d'avant 2014, c'est-à-dire comprenant la Crimée. De même, une adhésion de l'Ukraine à l'Alliance atlantique à l'issue de négociations de paix, n'est "pas réaliste", a-t-il dit, douchant les espoirs de Kiev.
Les pays européens devront à l'avenir assurer l'"écrasante" part de l'aide civile et militaire à l'Ukraine, a-t-il encore lancé, en assurant par ailleurs que si des troupes de maintien de la paix sont déployées à un certain moment, elles devront l'être dans le cadre d'une mission qui ne soit pas de l'Otan.
M. Zelensky espère, par ailleurs, finaliser à Munich des accords économiques avec les Etats-Unis, alors que l'administration Trump semble vouloir conditionner la poursuite de son soutien à Kiev à un accès notamment aux ressources minières ukrainiennes.
Le conflit en Ukraine, lancé après l'invasion russe en février 2022, a fait des centaines de milliers de morts et de blessés en près de trois ans.
Par Aurelia End et Léon Bruneau
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