![Matières premières: l'or au sommet, le cuivre et le cacao montent](/images/bibli/1920/1280/2/shutterstock2162144279.jpg)
L'or a culminé à un nouveau sommet cette semaine, continuant de surfer sur une vague haussière, encouragée par les annonces successives de Donald Trump sur les droits de douane.
Le décret que le président américain a signé lundi, qui fixe au 12 mars l'entrée en vigueur de droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium pour tous les pays, a poussé le métal jaune à atteindre mardi un record de 2.942,68 dollars l'once.
Donald Trump a ensuite fait savoir, jeudi, qu'il prévoyait d'introduire des droits de douane réciproques avec le reste du monde.
Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a cependant précisé que l'administration américaine ne serait en mesure de mettre son plan à exécution que début avril.
Mais “les amateurs d'or ne sont pas prêts à se contenter d'attendre que les droits de douane soient officiellement imposés”. Ils “se ruent dès maintenant vers cette valeur refuge éprouvée”, constate Han Tan, analyste chez Exinity, dans une note destinée à l'AFP.
L'or bénéficie aussi des achats des grandes banques centrales pour alimenter leurs réserves en lingots, ainsi que de l'attractivité de produits financiers adossés aux réserves de ce métal précieux, les ETF.
Si la possibilité de pourparlers concernant la guerre en Ukraine entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, qui se sont appelés mercredi, est susceptible d'apaiser le risque géopolitique, cette perspective n'est pas parvenue à freiner la course effrénée de l'or, qui bat record sur record depuis quelques jours.
“Le boom du prix de l'or a également des effets secondaires négatifs”, fait malgré tout remarquer Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, car il “freine la demande dans les deux principaux pays consommateurs, la Chine et l'Inde”, en particulier concernant le secteur de la bijouterie.
Vendredi, vers 13h30 GMT (14h30 à Paris), l'once d'or se négocie à 2.927,70 dollars, contre 2.861,07 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Le cuivre électrisé
Le cuivre a aussi progressé cette semaine, le marché anticipant l'application de droits de douane du président Donald Trump aux États-Unis.
Il a atteint 9.684,50 dollars la tonne vendredi, au plus haut depuis novembre dernier.
Comme pour l'or, le prix a bénéficié de l'annonce de droits de douane par Donald Trump cette semaine, explique Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Si, à long terme, la hausse des taxes à l'importation est un facteur de baisse de la demande, à court terme, elle a fait bondir l'intérêt des acheteurs américains qui anticipent des prix plus élevés et saisissent l'opportunité d'acheter des réserves à des prix pas encore soumis aux droits de douane.
Les contrats à terme sur le cuivre raffiné au Comex de New York ont atteint une prime record par rapport à ceux du London Metal Exchange.
Actuellement, “les négociants intègrent déjà pleinement des droits de douane, qui s'élèvent à environ 10%" sur le cuivre”, rapporte l'agence Bloomberg.
“Le risque est que l'administration américaine augmente soudainement les enchères et parle d'un tarif douanier de 25%”, explique Alastair Munro, analyste chez Marex, ce pourquoi les opérateurs de marché font encore monter les enchères.
Sur le LME, une tonne de cuivre coûte 9.613 dollars vendredi, contre 9.407,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Le cacao repart à la hausse
Les cours du cacao ont grimpé cette semaine à cause d'inquiétudes sur la production de fèves en Afrique de l'Ouest dans un contexte de réserves déjà au plus bas.
Les prix sont repartis à la hausse avec “les commentaires des producteurs de Côte d'Ivoire, indiquant qu'un manque de pluie dans la plupart des régions cacaoyères du pays pourrait retarder le début de la récolte intermédiaire d'avril à septembre”, explique Mark Bowman, analyste chez ADM Investors.
La Côte d'Ivoire est le principal producteur mondial de cacao, avec 39% de la production mondiale, selon l'Organisation internationale de cacao (ICCO).
Le risque principal est que ce retard entraîne “une pénurie de fèves”, affirme M. Bowman.
Au début de la campagne agricole, qui débute généralement en octobre, les réserves mondiales, “n'étaient que de 1,3 million de tonnes, soit le niveau le plus bas depuis 36 ans”, relève Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
La tonne de cacao pour livraison en mai vaut 8.311 livres vendredi, à Londres, contre 8.056 livres une semaine plus tôt.
À New York, la tonne pour livraison le même mois s'échange à 10.592 dollars, contre 10.113 dollars vendredi dernier à la clôture.
Avec AFP
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