
Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a entamé dimanche un entretien avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, à Jérusalem, au lendemain de nouvelles libérations d'otages à Gaza en échange de prisonniers palestiniens, dans le cadre de la fragile trêve entre Israël et le Hamas.
M. Rubio, qui débute sa première tournée au Moyen-Orient, doit discuter de la proposition du président Donald Trump de prendre le contrôle de la bande de Gaza et d'en déplacer ses habitants vers l'Égypte et la Jordanie.
Juste avant le début de leur rencontre, l'armée israélienne a annoncé avoir mené une frappe aérienne visant "deux individus armés" dans la bande de Gaza, le Hamas faisant état de deux policiers tués par un raid israélien dans le sud du territoire palestinien.
Benjamin Netanyahu a dit samedi apprécier le "soutien total" de Donald Trump aux décisions à venir d'Israël à propos de la bande de Gaza.
"C'est désormais à Israël de décider ce qu'ils veulent faire", a écrit M. Trump samedi sur son réseau social Truth Social, "les Etats-Unis soutiendront la décision qu'ils prendront.”
Après sa réunion avec M. Netanyahu, prévue à 10H00 (08H00 GMT), M. Rubio doit rencontrer le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa'ar, le président Isaac Herzog et le chef de l'opposition Yair Lapid.
M. Rubio est arrivé à Tel-Aviv samedi soir, le jour même où a eu lieu le sixième échange d'otages contre prisonniers depuis le début de la trêve.
Israël a confirmé avoir libéré 369 prisonniers palestiniens. La plupart ont été transférés en bus dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, où ils ont été accueillis par des foules en liesse. Vingt-quatre d'entre eux, condamnés à la prison à vie, ont été expulsés vers l'Egypte.
L'accord de cessez-le-feu est entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d'une guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
La première phase de la trêve, qui doit s'achever le 1er mars, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens et 1.134 Palestiniens.
Durant cette phase, un total de 33 otages, dont huit décédés, doivent être remis à Israël en échange de 1.900 détenus palestiniens.
Lors de ses entretiens à Jérusalem, le chef de la diplomatie américaine devrait aborder la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu, qui prévoit la libération de tous les otages et une fin définitive de la guerre.
Selon une source proche des négociations, les médiateurs espèrent entamer "la semaine prochaine à Doha" les pourparlers sur cette deuxième phase, avant une phase finale dédiée à la reconstruction de Gaza, un immense chantier estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.
Washington s'est dit ouvert aux propositions des pays arabes sur Gaza, mais souligne qu'actuellement, "le seul plan, c'est celui de Trump".
Plan de reconstruction
Ce dernier a proposé que les Etats-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien pour en faire une "Côte d'Azur du Moyen-Orient", et de déplacer ses habitants vers la Jordanie et l'Egypte. Ces deux pays s'y opposent catégoriquement.
"Pour l'instant, le seul plan, ils ne l'aiment pas, mais le seul plan, c'est celui de Trump. Donc s'ils en ont un meilleur, le moment est venu de le présenter", a affirmé jeudi M. Rubio.
"Les pays partenaires doivent s'engager à fournir un plan de reconstruction post-conflit pour Gaza", a précisé un porte-parole du département d'Etat américain, soulignant qu'il fallait à présent "penser hors des sentiers battus".
Sur le sort à plus long terme de Gaza, un sommet de cinq pays arabes est prévu le 20 février à Ryad, pour répondre au plan de Donald Trump.
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