Julien Henric, le ténor passionné nommé aux Victoires 2024
Le ténor français Julien Henric pose lors d’une séance photo à Paris, le 14 février 2025. ©Joel Saget / AFP

Nommé aux Victoires de la musique classique 2024, le ténor Julien Henric a découvert sa voix sur le tard, après des études d’ingénieur. Aujourd’hui, il s’impose sur les plus grandes scènes lyriques.

Il n’est jamais trop tard pour commencer à chanter: le parcours du ténor Julien Henric en est la preuve. Sans avoir grandi dans un milieu artistique, il a trouvé sa voie à 21 ans après des études d’ingénieur.

L’artiste de 32 ans fait partie des trois chanteurs lyriques nommés dans la catégorie Révélation artiste lyrique aux Victoires de la musique classique, qui auront lieu le 5 mars à l’Opéra de Rouen, aux côtés de la mezzo-soprano Floriane Hasler et de la soprano Julie Roset.

Actuellement, il est invité sur plusieurs grandes scènes, telles que l’Opéra de Paris, le Théâtre des Champs-Élysées, les philharmonies de Cologne et Hambourg ou encore le Gran Teatre del Liceu de Barcelone. Il s’est également produit dans plusieurs festivals: Aix-en-Provence, Ravenne (Italie), Salzbourg (Autriche).

Pourtant, "à 21 ans, je terminais des études en génie civil, j’étais diplômé". Avec un "forfait à 60 heures par semaine comme ingénieur", "j’étais parti pour avoir une vie très rangée", confie-t-il à l’AFP.

"Mais je me suis dit que je n’allais pas du tout aimer". "Au fond de moi, autre chose avait envie de s’exprimer", ajoute le natif de Lyon. "Je n’avais pas un contexte familial ancré dans l’art en général, et dans la musique encore moins", précise ce fils d’un père ouvrier et d’une mère secrétaire.

Il trouve un petit boulot pour financer une école de théâtre, où sa rencontre avec une professeure de chant est un déclic. "Je n’avais jamais spécialement chanté de ma vie, autrement que dans ma salle de bain ou au collège en cours de musique". "La vie m’a lancé un grappin", analyse-t-il.

Une reconversion fulgurante

Julien Henric entre ensuite au Conservatoire à rayonnement régional de Lyon et se retrouve à 21 ans "en classe de solfège avec des enfants de 8 ans". "Je ne savais même pas lire une clé de sol!" C’est aussi à ce moment-là qu’il découvre l’opéra en tant que spectateur.

Il parvient à suivre une formation accélérée, puis intègre le Conservatoire national supérieur de musique de Lyon, dont il sort diplômé. Il débute ensuite sa carrière au sein du Jeune Ensemble du Grand Théâtre de Genève.

Le jeune ténor est notamment lauréat du 1ᵉʳ Prix Mélodie française et du 3ᵉ Prix Opéra du Concours international de chant de Marmande en 2022.

Lui qui s’intéresse à "tous les répertoires" se définit désormais comme un "geek de la voix", passant des heures à écouter de l’opéra, analysant "tous les enregistrements possibles pour décortiquer le style, la langue, la diction".

Fait rare, l’artiste, qui mesure presque deux mètres, a été "doté par la nature de cordes vocales de ténor", alors que sa stature correspond davantage aux basses et barytons.

Cette saison, il interprète Don José dans Carmen (Bizet), Laërte dans Hamlet (Ambroise Thomas) ou encore Ismaele dans Nabucco (Verdi).

Le rôle qui le fait rêver? "Werther (Massenet), pour son côté un peu poète torturé", pas tout de suite, mais d’ici ses "40 ans".

"Ce qui est génial avec ce métier et le monde de la musique classique, c’est que ça se réinvente tous les jours, c’est sans fin", s’enthousiasme-t-il.

Avec AFP

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