Trump juge qu'un accord commercial avec la Chine \
Le président Donald Trump au Capitole à Washington. ©POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Donald Trump a estimé mercredi qu'un accord commercial avec la Chine était "possible", alors que le président américain poursuit son projet protectionniste à coups de droits de douane, en particulier à l'égard de Pékin.

Un nouveau traité "est possible", a dit Donald Trump mercredi soir, parlant à la presse dans l'avion présidentiel, en rappelant qu'en 2020, les États-Unis avaient déjà "conclu un excellent accord commercial avec la Chine".

Entre Washington et Pékin, "il y a un peu de concurrence mais la relation que j'ai avec le président Xi (Jinping) est, je dirais, excellente", a ajouté le locataire de la Maison Blanche.

Depuis le début de son second mandat fin janvier, le président américain a fait des droits de douane le principal outil de sa politique de réduction de l'important déficit commercial américain.

Il a imposé début février 10% de droits de douane supplémentaires sur tous les produits importés de Chine, le pays ayant le plus important excédent commercial avec les États-Unis en matière de biens (295,4 milliards de dollars en 2024 selon le Bureau d'analyse économique, qui dépend du département américain du Commerce).

Les États-Unis ont représenté près de 15% des exportations du pays en 2024, selon les données issues des douanes chinoises.

En réponse à la mesure américaine, Pékin a mis en place des droits de douane de 15% sur le charbon et le gaz naturel liquéfié (GNL) et de 10% sur le pétrole et d'autres biens américains (machines agricoles, véhicules...), des mesures cependant beaucoup moins importantes en proportion.

Mardi, la Chine a dénoncé auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) les "chocs de droits de douane" érigés en politique par Donald Trump, qui risquent d'entraîner "une récession mondiale".

Menaces 

Washington va aussi imposer à compter du 12 mars de nouveaux droits de douane de 25% sur les importations d'acier et d'aluminium, pour tous ses partenaires commerciaux.

Donald Trump a par ailleurs menacé d'imposer de nouveaux droits de douane de 25% ou plus sur un large éventail de secteurs dès début avril: bois de construction, produits forestiers, mais aussi automobile, semi-conducteurs et l'industrie pharmaceutique.

Concernant le bois de construction et les produits forestiers, le président américain a dit "réfléchir" à imposer la mesure "aux alentours du 2 avril".

Selon la Commission du commerce international (ITC), le Canada voisin est le premier fournisseur de produits issus des forêts, représentant près de la moitié des importations américaines.

Le Canada, comme le Mexique, est par ailleurs visé par des droits de douane de 25% sur tous ses produits, même si Donald Trump a accordé un sursis jusqu'au 1er mars aux deux pays.

Le secteur automobile pourrait pour sa part éviter de se faire taxer en cas d'investissement dans des usines aux États-Unis, a affirmé Donald Trump. "Nous voulons leur donner le temps d'arriver (…) nous voulons leur donner une chance", a-t-il dit.

Les constructeurs automobiles allemands ont alerté mercredi du risque d'un "conflit commercial mondial", qui conduirait in fine les consommateurs américains à payer plus cher leurs véhicules. La fédération automobile allemande (VDA) a pour sa part dénoncé une "provocation", alors que les voitures européennes importées aux États-Unis sont actuellement taxées à seulement 2,5%.

L'Union européenne a dit mercredi ne voir "aucune justification" à l'application de droits de douane américains supplémentaires sur ses produits.

"Certains affirment que les droits de douane appliqués par l'UE sont plus élevés que ceux existants sur les importations aux États-Unis, mais les données prouvent que c'est faux. L'UE est l'une des économies les plus ouvertes au monde, avec plus de 70% des importations entrant sans être taxées", a assuré le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, lors d'un événement à Washington.

En cas de droits de douane américains, l'UE réagira "fermement et rapidement", a-t-il promis.

Avec AFP

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