
Les services de renseignement et les Forces de sécurité intérieure disposent de nombreuses images, capturées par des chaînes de télévision et diffusées sur les réseaux sociaux, documentant les attaques contre l’armée libanaise et la Finul. Ces actes ont mis en danger la vie de civils empruntant la route de l’aéroport international de Beyrouth, perturbant la sécurité et la logistique de l’aéroport et causant des retards sur plusieurs vols. Face à cette escalade, certaines forces politiques insistent pour que la route de l’aéroport soit placée sous contrôle militaire strict et que tout rassemblement susceptible de la bloquer soit interdit. Selon une source sécuritaire, cette route est une ligne rouge et il sera désormais interdit à quiconque de la fermer ou de mettre en danger la vie des usagers.
Le président de la République, le général Joseph Aoun, avait promis que l’agression contre une patrouille de la Finul et l’embrasement de l’un de ses véhicules ne resteraient pas impunis. Dès lors, les poursuites judiciaires et sécuritaires se sont accélérées, menant à l’arrestation de sept personnes, dont certaines avaient également agressé des militaires libanais.
Une source judiciaire de haut rang a affirmé à Houna Loubnan que la Direction du renseignement de l’armée poursuit ses investigations sous la supervision directe du procureur général près la Cour de cassation, le juge Jamal Hajjar. L’enquête a permis d’identifier sept suspects arrêtés, dont deux mineurs. Leur implication a été confirmée par des preuves vidéo et des aveux. Les forces de sécurité recherchent encore onze autres individus, activement traqués.
Le blocage de la route de l’Aéroport international Rafic Hariri a plongé le pays dans une nouvelle crise sécuritaire et politique. En s’étendant à plusieurs quartiers de Beyrouth, ces événements ont ravivé les souvenirs du “mardi noir” et du 7 mai 2008. Certains manifestants, proches du Hezbollah, ont exploité la décision du ministère des Travaux publics et des Transports d’interdire l’atterrissage d’un avion iranien transportant des passagers libanais pour semer le trouble et défier l’État.
Les protestataires, affiliés au Hezb, ont adressé des messages hostiles aux dirigeants libanais, appelant à la chute du président de la République et du gouvernement. L’attaque contre la patrouille de la Finul, qui comptait dans ses rangs le vice-commandant des forces internationales, a également eu des répercussions à l’international. Deux soldats de la Finul ont été blessés et transportés à l’hôpital militaire de Beyrouth, tandis que quatre autres ont réussi à s’échapper après avoir été roués de coups.
Le défi lancé aux institutions s’est également traduit par des attaques contre l’armée libanaise. Lors de la mission visant à sécuriser et rouvrir la route de l’aéroport, plusieurs militaires ont été agressés par des manifestants, qui ont même exhibé leurs actes devant les caméras et sur les réseaux sociaux.
Face à cette menace, les autorités ont immédiatement réagi. Le procureur général, le juge Jamal Hajjar, a ordonné l’arrestation immédiate des responsables de ces agressions.
Selon une source judiciaire, les sept détenus sont directement impliqués dans l’attaque contre la Finul. Parmi eux, un mineur de 17 ans a avoué avoir lancé un cocktail Molotov sur le véhicule de la Finul, provoquant son embrasement. Un autre mineur a reconnu avoir participé au saccage du véhicule et au vol de certains équipements.
L’enquête se poursuit et d’autres arrestations sont attendues. Les services de renseignement disposent de preuves accablantes, notamment des vidéos attestant des agressions contre l’armée libanaise et la Finul, et de la mise en danger de civils empruntant la route de l’aéroport.
Certaines forces politiques plaident pour un contrôle militaire total de la route de l’aéroport afin d’empêcher qu’elle ne soit utilisée comme levier de pression contre l’État. Une source sécuritaire ayant assisté à la réunion du Conseil central de sécurité a rappelé que la route de l’aéroport est une ligne rouge et qu’aucun groupe ne pourra la bloquer dorénavant.
Tout en reconnaissant le droit de protester, notamment contre des décisions comme l’interdiction d’atterrissage des avions iraniens, cette source a souligné que la route de l’aéroport est une voie internationale et ne peut servir d’otage pour des pressions politiques.
Commentaires