La Fashion Week de Milan a donné le ton pour l’hiver prochain avec une élégance maîtrisée, où le luxe discret rencontre une sophistication intemporelle. Entre nuances de gris, silhouettes ceinturées et trenchs en cuir, les podiums ont révélé un équilibre parfait entre tailoring classique et touches excentriques.
La Fashion Week de Milan s’est achevée, laissant entrevoir les tendances phares qui rythmeront l’hiver prochain. Fidèle aux codes du luxe discret qui dominent depuis plusieurs saisons, la mode mise sur des matières nobles et des pièces intemporelles revisitées avec subtilité.
Le gris en majesté
Difficile de ne pas penser aux costumes gris iconiques du film American Gigolo (1980), tant leur influence a marqué les collections cette saison. Giorgio Armani, créateur des célèbres ensembles portés par Richard Gere dans le film, a clôturé la Fashion Week en démontrant une fois de plus sa maîtrise parfaite de cette teinte.
Le fameux "greige", subtil mélange de gris et de beige inventé par Armani, était omniprésent, décliné dans des matières précieuses comme le jacquard de soie, le cachemire ou encore l’organza. La maison a présenté des ensembles fluides veste-pantalon, des combinaisons élégantes et des robes aériennes aux broderies sophistiquées.
Chez Antonio Marras, le gris s’invitait dans des costumes Prince-de-Galles, du tartan et des rayures tennis, toujours dans un esprit tailoring impeccable pour hommes et femmes. Ferragamo l’a sublimé à travers de longs manteaux croisés, portés sur des robes en soie.
Gucci a suivi le même fil conducteur, appliquant à ses silhouettes féminines les coupes classiques de ses costumes masculins, entre modernité et inspiration seventies. Vestes courtes, jupes mi-longues et tuniques intégrales ornées du double GG composaient des ensembles d’une élégance intemporelle.
Max Mara a misé sur des cardigans gris chiné et des robes en laine épaisse, tandis que MM6 Maison Margiela proposait un gris aux reflets vert-de-gris, notamment sur des trenchs inspirés de Matrix.
La ceinture, accessoire phare de la saison
Chez Max Mara, elle s’invitait partout: sur les manteaux, les cardigans, les robes en laine ou encore les jupes, qu’elles soient longues ou courtes. Emporio Armani revisitait le style avec des ceintures façon Obi japonais ou en velours, agrémentées de boucles géométriques. Chez Gucci, le célèbre mors équestre devenait un détail métallique ceinturant les tenues.
Chez Prada, des ceintures fines structuraient des manteaux oversize, apportant un jeu de volumes inattendu.
Tod’s et Ferragamo ont opté pour une approche plus fonctionnelle: chez Tod’s, les ceintures permettaient d’accrocher des accessoires et des poches discrètes, tandis que chez Ferragamo, elles accompagnaient des sacs oversize imposants.
Moschino, fidèle à son esprit décalé, a détourné l’usage traditionnel de la ceinture pour en faire un élément de structure.
Le trench en cuir, pièce maîtresse de l’hiver
L’hiver prochain, le trench en cuir pourrait bien devenir le manteau incontournable. Roberto Cavalli a marqué les esprits avec un trench rigide en cuir noir, ceinturé pour une silhouette sculpturale. Chez Tod’s, les modèles se faisaient plus souples, enveloppants, et se déclinaient dans des teintes éclatantes comme le rouge, le caramel et le chocolat.
Fendi, maison romaine emblématique, a misé sur un trench en cuir cognac au style rétro, agrémenté d’un col chemise. Gucci, de son côté, en proposait plusieurs variations: trenchs minimalistes sans ceinture, modèles imprimés animaliers ou versions en cuir beige patiné.
Chez Dolce & Gabbana, le trench en cuir prenait une allure plus rock, porté sur une nuisette en soie et accompagné de bottes motardes jaune moutarde, dans l’esprit rebelle de sa collection "Cool Girls".
Le matelassé, du confort au style effronté
Autre tendance forte sur les podiums milanais: le matelassé, décliné sur des manteaux, vestes et même jupes.
Fendi, qui célèbre cette année son centenaire avec une collection saluée par la critique, signée Silvia Venturini Fendi, a présenté un ensemble matelassé composé d’une jupe évasée et d’un chemisier ocre doré aux détails minutieux, conjuguant style et confort.
Emporio Armani s’est approprié la tendance avec des vestes courtes matelassées à motifs chevron, rehaussées de touches de velours. Chez Max Mara, le matelassé s’exprimait à travers un long manteau ceinturé, tandis que Dolce & Gabbana le réinterprétait en intégrant des motifs léopard matelassés au dos de ses manteaux oversize, dans un esprit streetwear chic.
Moschino, toujours fidèle à son sens de l’humour, a pris la tendance au pied de la lettre: ses mannequins défilaient vêtus de manteaux inspirés de couettes moelleuses, complétés par des oreillers en guise de chapeaux.
Avec AFP
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