
L'aide humanitaire est devenue "la première source de revenu" du Hamas dans la bande de Gaza, a affirmé mardi le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, en justifiant la décision de son pays de couper l'entrée de toute marchandise ou équipement à destination du territoire palestinien.
"C'est devenu la première source de revenu, recette budgétaire, du Hamas à Gaza", a déclaré M. Saar lors d'une conférence de presse à Jérusalem. "Ils s'en servent comme d'un moteur pour continuer la guerre contre Israël", a-t-il ajouté. "Cela ne peut pas continuer et cela ne va pas continuer."
Israël a annoncé dimanche sa décision de couper l'aide humanitaire à destination de la bande de Gaza sur fond de désaccord avec le Hamas sur la façon de poursuivre la trêve fragile entrée en vigueur le 19 janvier après plus de 15 mois d'une guerre ayant dévasté le territoire palestinien.
Le but affiché par le Premier ministre Benjamin Netanyahou est de contraindre le Hamas à accepter les conditions dictées par Israël pour passer à la mise en œuvre de la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu, arraché de haute lutte en janvier par l'intermédiaire d'une médiation du Qatar avec l'aide des États-Unis et de l'Égypte.
"La décision d'Israël de stopper l'aide entrant dans Gaza menaces les vies de civils épuisés par 16 mois d'une guerre brutale", a déclaré mardi le chef de l'agence onusienne chargée de venir en aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.
"L'aide humanitaire doit continuer d'affluer à une échelle similaire à ce que nous avons vu au cours des six dernières semaines" à la suite de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, ajoute-t-il.
"La vaste majorité des habitants de Gaza dépendent de l'aide simplement pour survivre", ajoute-t-il, estimant que "l'aide et les services de base ne sont pas négociables et qu'ils ne peuvent "en aucun cas être utilisés comme des armes de guerre".
"Plus aucune obligation"
M. Saar oppose à ces propos que pour Israël, "l'aide qui va au Hamas n'est pas humanitaire".
"Je ne connais aucun autre pays dans le monde à qui il est demandé de financer une guerre contre lui-même", a-t-il ajouté lors de la conférence de presse.
Néanmoins, a-t-il ajouté, "nous l'avons fait dans (le) cadre" de la première phase de l'accord de trêve, "tant qu'il y avait (de la part du Hamas) un engagement (...) à libérer nos otages".
Mais maintenant que la première phase est achevée, "nous n'avons plus aucune obligation de financer le terrorisme contre nous-mêmes", a encore dit le ministre.
La première phase de la trêve a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit morts, en échange de la libération d'environ 1.800 prisonniers palestiniens.
Aux termes de l'accord de janvier, la deuxième phase doit permettre la libération de tous les otages vivants détenus à Gaza, contre de nouvelles libérations de prisonniers palestiniens.
Mais Israël et le Hamas ne sont pas d'accord sur les modalités devant permettre de passer à cette nouvelle étape.
Avec AFP
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