
Le Premier ministre Nawaf Salam a présenté un programme ambitieux pour son gouvernement, déterminé à agir rapidement sur des dossiers urgents. Dès son investiture, il a mis l’accent sur des priorités essentielles. Face à un Liban en crise, le Cabinet s'apprête à attaquer de front les réformes nécessaires pour relancer le pays.
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné, mercredi 26 février, un engagement ferme envers le programme du nouveau Cabinet. "Quand nous disons que nous voulons, ce n’est pas un vœu pieux ou un appel, mais plutôt un acte d’engagement", a-t-il insisté devant les parlementaires, après que son gouvernement a obtenu leur confiance avec 95 voix.
Selon lui, "la déclaration ministérielle ne détaille pas la politique que le gouvernement entend suivre dans tous les domaines, car ce document n’est pas un programme d’action, mais plutôt un texte qui clarifie les principes du gouvernement".
Cela dit, M. Salam a déjà désigné plusieurs dossiers comme prioritaires parmi les nombreux chantiers du Conseil des ministres, dont la première séance est prévue pour le jeudi 6 mars. À en juger par l’empressement des ministres, le travail a démarré sur les chapeaux de roues. Priorité aux dossiers plutôt qu’aux déclarations à la presse.
Un programme ambitieux
“La priorité absolue du gouvernement est le retrait complet d'Israël”, a affirmé M. Salam dans son allocution de mercredi à l’hémicycle.
Il a également évoqué la "priorité" du retour des Syriens déplacés dans leur pays ainsi qu’une action "immédiate" de révision des accords libano-syriens "d'une manière qui serve les intérêts des deux pays".
Sur le plan local, le Premier ministre a annoncé que les nominations aux postes vacants au sein des administrations publiques seront effectuées dans un délai de quelques semaines, sur la base de la compétence. Le gouvernement devrait aussi œuvrer à la mise en place de la décentralisation administrative, à la formation de l'Autorité nationale pour l'abolition du confessionnalisme politique et à la création d’un fonds spécial pour la reconstruction.
Par ailleurs, M. Salam s’est penché sur le dossier de l’électricité, promettant que "la collecte sera améliorée et les infractions sur le réseau stoppées, ce qui contribuera à améliorer l’alimentation". Sans compter "l'urgence de la réouverture de l'aéroport René Moawad à Qlayaat", la possibilité de développer d’autres ports que ceux de Beyrouth et de Tripoli, les contacts internationaux établis afin de poursuivre l'exploration des ressources pétrolières et gazières, ainsi que la résolution de la crise des déchets et du problème des déposants.
Pas plus loin que lundi, le Premier ministre a rappelé que “l'ancrage du concept de l'État à travers ses institutions constitue la base de son action”, lors d’une visite rendue au mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane.
À cette occasion, il a annoncé que, “dans les prochains mois, les citoyens constateront un nouveau niveau de performance gouvernementale et de services”, promettant que “le gouvernement accordera une attention particulière aux dossiers majeurs, en priorité les questions de vie quotidienne, à savoir l'eau, l'électricité, les routes, la situation économique, sociale et financière”. Le Cabinet “veillera également à l’application de la justice dans tous les dossiers”, a-t-il assuré.
On l’aura compris, il s’agit d’un programme ambitieux pour ce Cabinet qui n’a que 18 mois pour tenter de répondre à la fois aux enjeux internes et aux pressions internationales. Mais par où commencer?
Première séance gouvernementale: une approche par priorités
Le Conseil des ministres tiendra sa première séance de travail le jeudi 6 mars à 11 heures, au Palais de Baabda. L’ordre du jour comprend 25 points, répartis en plusieurs catégories, dans un communiqué qui témoigne d’une approche méthodique et structurée.
Tout d’abord, le Premier ministre présentera “un mécanisme de mise en œuvre des réformes citées dans la déclaration ministérielle, selon un calendrier qui tient compte des priorités et des besoins les plus pressants”.
Un autre point important concerne le budget 2025, adopté par le précédent gouvernement et transmis au Parlement qui ne l’a pas débattu.
Le vice-président du Conseil présentera aussi les recommandations de la commission nationale du droit international concernant les violations israéliennes.
Dans la catégorie des accords et propositions de lois, figurent trois points: un projet de loi visant à exempter d’impôts les personnes directement touchées par la guerre Hezbollah-Israël; un autre, revêtu du caractère d’urgence, concernant le retard du départ à la retraite pour les diplomates; et un troisième visant à approuver l’accord de prêt entre la République libanaise et la Banque mondiale pour dépolluer le lac Qaraoun.
Quant aux questions liées aux fonctionnaires de l’administration, trois projets de décrets sont à l’ordre du jour, concernant des désignations à des postes au sein du Conseil d’État et de la présidence de la République. Il sera également question de la nomination d’ambassadeurs hors cadre au sein du corps diplomatique du ministère des Affaires étrangères, de nominations au sein des Forces de sécurité intérieure et de contrats de spécialistes avec le commandement de l’armée.
Seront également examinées des questions d’ordre organisationnel, notamment des déplacements officiels à l’étranger, l’approbation de plusieurs donations ainsi que l’ouverture d’une ligne de crédit des réserves du budget 2025 pour le compte de la présidence de la République.
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