
L'euro progresse fortement mercredi, notamment face au dollar, profitant de l'annonce d'investissements de centaines de milliards d'euros en Allemagne et du scepticisme des investisseurs sur la politique économique de Donald Trump.
Vers 10H10 GMT (11H10 à Paris), la monnaie unique progresse de 0,72% face à la devise américaine, à 1,0703 dollar, son plus haut niveau depuis novembre dernier, et prend 0,31% face à la livre, à 83,93 pence pour un euro.
Friedrich Merz, futur chancelier, a annoncé mardi soir la création d'un fonds spécial de 500 milliards d'euros pour financer les efforts de défenses et moderniser les infrastructures, au vu de la fracture en cours avec les Etats-Unis.
En plus de ce fonds spécial, Berlin propose que les dépenses de défense dépassant 1% du PIB soient exemptées des limites d'emprunt constitutionnelles du pays, connues sous le nom de "frein à la dette".
La réaction positive de l'euro "est due au fait que l'Allemagne, du point de vue du marché, s'est appauvrie en raison des règles du frein à l'endettement et que le fonds d'investissement spécial atténue cette situation", estime Ulrich Leuchtmann, analyste chez Commerzbank.
Et la tendance à l'investissement touche l'ensemble de l'Union européenne: la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté mardi un projet en cinq volets de 800 milliards d'euros destiné à renforcer la défense du continent, qui sera examiné au cours d'un sommet européen jeudi à Bruxelles.
Par ailleurs, l'incertitude entourant les partenariats économiques avec les Etats-Unis est particulièrement défavorable au dollar.
"En termes de politique étrangère, Donald Trump met fin à des décennies de partenariats fiables et étroits, augmentant ainsi massivement les risques pour la sécurité dans le monde", explique M. Leuchtmann.
"En fin de compte, les investisseurs reconnaissent que l'élaboration des politiques américaines va rester capricieuse et que l'administration Trump est prête à mettre en place des politiques qui nuiront à l'économie américaine", ajoute Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Avec AFP
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