Gaza: 53 milliards de dollars pour un nouveau départ
Une photo fournie par la Présidence égyptienne montre une photo de groupe prise lors du sommet de la Ligue arabe sur Gaza, au Caire, le 4 mars 2025. ©Présidence égyptienne / AFP

Cinquante-trois milliards de dollars. C’est la somme qu’il faudra dépenser afin de concrétiser le plan de reconstruction de la bande de Gaza, présenté par l’Égypte et adopté par les dirigeants arabes réunis au Caire mardi.

Ce chiffre astronomique – si vous gagniez 1 million de dollars par jour, il vous faudrait 145 ans pour accumuler 53 milliards – est le fruit d'une évaluation minutieuse des besoins de reconstruction et de réhabilitation de la bande de Gaza, telle que présentée dans le rapport de l'Interim Rapid Damage and Needs Assessment (IRDNA) de février 2025.

Le rapport, élaboré conjointement par la Banque mondiale, l'Union européenne et les Nations unies, dresse un tableau sombre, mais nécessaire des destructions subies par l’enclave palestinienne. Les chiffres sont vertigineux: 29,9 milliards de dollars de dommages physiques et 19,1 milliards de dollars de pertes économiques et sociales. Les secteurs les plus touchés sont le logement, le commerce, l'industrie, les transports, l'eau, l'assainissement et l'hygiène. Ces chiffres sont essentiels pour comprendre l'ampleur des besoins et l'urgence d'une reconstruction massive.

L'approche utilisée pour établir cette estimation repose sur une méthodologie rigoureuse, intégrant à la fois des données collectées sur le terrain et des informations obtenues par imagerie satellite et autres sources. L'objectif principal est de fournir une base solide pour la planification de la reconstruction, en identifiant les secteurs prioritaires comme le logement, la santé, l'éducation et les infrastructures essentielles. Ce document sert de référence pour orienter les décisions de financement et de mise en œuvre des projets de reconstruction, sans pour autant prendre parti sur les implications politiques ou géopolitiques du conflit.

Qui va payer?

La question du financement demeure au cœur du projet proposé par l’Égypte. Le montant avancé de 53 milliards de dollars n’est pas uniquement destiné à couvrir les coûts de reconstruction physique, mais vise également à relancer l’activité économique et sociale de la région. Pour financer ce plan colossal, l'Égypte propose la création d'un fonds supervisé au niveau international. Ce fonds viserait à garantir “l'efficacité et la durabilité du financement” ainsi que “la transparence et la surveillance nécessaires” du plan.

Le Caire prévoit d'accueillir une conférence ministérielle de haut niveau réunissant les pays donateurs, les institutions financières internationales et régionales, le secteur privé et la société civile afin de mobiliser les financements nécessaires. Selon le média égyptien Al-Qahera News, proche des autorités, le sommet arabe soutient la tenue d'une telle conférence, qui pourrait se dérouler dès le mois de mars.

Commentaires
  • Aucun commentaire