
Le Premier ministre qatari, cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, a mis en garde contre les conséquences d'une attaque contre des installations nucléaires iraniennes, qui priverait d'eau selon lui les pays du Golfe.
Dans un interview avec l'animateur américain Tucker Carlson, réputé proche du président Donald Trump, il a indiqué que Doha avait simulé les effets d'un tel scénario. Résultat: "La mer serait totalement contaminée" et le Qatar "serait à court d'eau en trois jours", a-t-il lancé.
Depuis, la construction de réservoirs a permis d'augmenter les capacités de stockage, mais le risque demeure pour "nous tous" dans la région, a-t-il ajouté.
"Plus d'eau, plus de poisson, plus rien (...) plus de vie", a insisté le Premier ministre qatari dans cette interview publiée vendredi, jour où le président américain a annoncé avoir invité l'Iran à des négociations sur le nucléaire.
Evoquant une éventuelle action militaire, Donald Trump a déclaré qu'il préférerait "un accord de paix à l'autre (alternative). Mais l'autre (alternative) résoudra le problème".
Le Qatar, situé à 190 kilomètres au sud de l'Iran, dépend largement du dessalement pour son approvisionnement en eau, à l'instar des autres pays du Golfe, une région très aride.
L'Iran exploite une centrale nucléaire à Bouchehr, sur la côte du Golfe, alors que ses principales installations d'enrichissement d'uranium, essentielles pour la fabrication d'armes nucléaires, se trouvent à plusieurs centaines de kilomètres à l'intérieur du pays.
Se référant aux sites "de l'autre côté de la côte", le Premier ministre qatari a souligné que son pays avait "non seulement des préoccupations militaires, mais aussi des inquiétudes en matière de sécurité et de sûreté".
Il a réitéré l'opposition de Doha à toute intervention militaire contre Téhéran, affirmant que le Qatar "ne renoncera pas tant qu'une solution diplomatique entre les Etats-Unis et l'Iran ne sera pas trouvée".
Téhéran est "prêt à s'engager", a-t-il assuré. "Ils (les Iraniens, NDLR) sont disposés à atteindre un niveau qui rassure tout le monde. Et surtout, ils cherchent à réparer leurs relations avec la région, ce qui est déjà une avancée en soi."
Les pays occidentaux accusent depuis longtemps l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ce que Téhéran dément.
En 2015, un accord international avait été conclu pour lever les sanctions imposées à l'Iran en échange d'un encadrement de son programme nucléaire, mais Donald Trump s'en est retiré en 2018 lors de son premier mandat.
Avec AFP
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