
Le député Georges Adwane a annoncé mardi que les Forces libanaises (FL), auxquelles il appartient, vont adresser une question écrite au gouvernement, via le bureau de la Chambre, au sujet des propos tenus la veille par le vice-président du Conseil, Tarek Mitri, concernant le désarmement du Hezbollah.
Dans une interview, lundi soir, à la chaîne Al-Horra, M. Mitri a évoqué en termes de généralités le dossier du désarmement du Hezbollah, en soulignant que le Déclaration ministérielle n’a pas fixé de calendrier-programme à cette fin et n’a pas précisé comment le gouvernement compte procéder pour en finir avec les armes du Hezb. Selon lui, le dossier des armes serait examiné dans le cadre du débat autour d’une stratégie nationale de défense et lorsque les capacités de l’armée seraient développées.
Ses propos ont représenté une sorte de fuite en avant qui a été vivement critiquée par les FL et les Kataëb, avant que M. Mitri ne tente de rectifier le tir, à travers une mise au point, publiée mardi. Dans ce texte, il rappelle que la Déclaration ministérielle, “qui s’inspire du discours d’investiture du président Joseph Aoun, confirme le droit de l’État à monopoliser les armes et la décision de guerre et de paix”. “La position du gouvernement à ce sujet n’est pas une déclaration d’intentions mais un engagement, et il est évident que le Conseil des ministres va établir un calendrier-programme et adopter des mesures concrètes à cette fin”, a-t-il dit.
Il n’empêche que sa mise au point n’a pas effacé l’ambiguïté qui a transparu dans ses propos de la veille, lesquels, selon les FL, ont “porté préjudice au gouvernement, (…) d’autant que l’affaire des armes ne se prête à aucune interprétation, conformément à l’accord de Taëf, à l’accord de cessez-le-feu, au discours d’investiture et à la Déclaration ministérielle. Il ne reste plus qu’à mettre en œuvre leur contenu”, ont indiqué les FL dans un communiqué.
M. Adwane devait préciser à son tour que si le bloc parlementaire de ce parti a accordé la confiance au gouvernement, c’est “à cause de l’engagement pris concernant le monopole des armes”. Et c’est parce que les propos de M. Mitri “sont en contradiction avec cet engagement, qu’une question écrite à ce sujet va être adressée au gouvernement”, a-t-il précisé.
Sur son compte X, le député Nadim Gemayel a, de son côté, qualifié de “dangereux” les propos du vice-président du Conseil. “Le Hezbollah, par la voix de son secrétaire général, persiste à se rebeller contre l'État, les résolutions internationales et l'accord de cessez-le-feu qu'il avait précédemment approuvé”, a-t-il écrit. “Le gouvernement et son chef doivent prendre une position claire par rapport aux déclarations de Naïm Qassem au sujet du triptyque pourri qui a détruit le Liban. Plus important encore, il doit prendre une position ferme face aux propos dangereux de Tarek Mitri, qui sont en contradiction totale avec les orientations du régime. D'où vient cette hérésie d’absence d’un calendrier-programme? Comment est-il possible de justifier un report de la mise en œuvre de la Constitution, des résolutions internationales et de l'accord de cessez-le-feu sous prétexte qu’il faut au préalable développer les capacités militaires de l’armée, au lieu d'agir immédiatement pour contrôler les armes du Hezbollah, comme prévu dans l'accord?”, s’est interrogé le député Kataëb.
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