L'Ukraine accepte une proposition américaine de cessez-le-feu avec la Russie
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio (2e à gauche), le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis Mike Waltz (à gauche), le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiha (3e à droite), le chef du bureau présidentiel ukrainien Andriy Yermak (2e à droite) et le ministre ukrainien de la Défense Rustem Umerov (à droite) tiennent une réunion à Jeddah en présence du ministre saoudien des Affaires étrangères Fayçal ben Farhan (3e à gauche) et du conseiller à la Sécurité nationale Mosaad ben Mohammad al-Aiban (au centre) le 11 mars 2025. ©Saul Loeb / Pool / AFP

L'Ukraine a accepté mardi une proposition des Etats-Unis pour un cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie, se disant "prête pour la paix" après plus de trois ans de guerre et appelant Moscou à se prononcer, à l'issue d'une rencontre américano-ukrainienne en Arabie saoudite.

Lors de ces entretiens, en l'absence de la Russie, Washington a annoncé en retour la levée "immédiate" de la suspension de l'aide militaire à Kiev.

Cette rencontre s'est tenue quelques heures après la plus importante attaque de drone menée par Kiev en territoire russe depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, et alors que l'armée ukrainienne est en difficulté sur le front.

"Aujourd'hui nous avons fait une proposition que les Ukrainiens ont acceptée, qui est de commencer un cessez-le-feu et des négociations immédiates", a déclaré le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, après environ neuf heures de discussions à Jeddah, ajoutant que le projet serait transmis à la Russie.

"La balle est à présent dans leur camp", a-t-il ajouté.

L'Ukraine, arrivée à la réunion avec un projet de trêve "dans les airs" et "en mer", "accepte cette proposition" d'un cessez-le-feu de 30 jours et les Etats-Unis doivent à présent "convaincre" la Russie de l'accepter, a réagi le président Volodymyr Zelensky.

"L'Ukraine est prête pour la paix. La Russie doit montrer si elle est prête à mettre fin à la guerre ou à la poursuivre", a-t-il ajouté.

A Washington, le président américain Donald Trump a déclaré qu'il "allait parler" à son homologue russe Vladimir Poutine sans doute cette semaine. "Je sais que nous avons une grosse réunion demain avec la Russie et on espère que de bonnes conversations suivront", a-t-il indiqué, sans autres détails.

Moscou de son côté n'a pas "exclu" des contacts avec des représentants des Etats-Unis "pendant les prochains jours".

Pour le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Walz, la question est désormais de savoir "comment" et non "si" la guerre en Ukraine doit finir.

Les deux plus hauts responsables de l'Union européenne ont salué une "évolution positive qui peut constituer un pas vers une paix globale, juste et durable pour l'Ukraine".

"La balle est désormais dans le camp de la Russie", ont aussi affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Antonio Costa, tout comme le président français Emmanuel Macron.

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a salué une "avancée remarquable".

L'Ukraine et les Etats-Unis sont aussi tombés d'accord pour conclure "dès que possible" un accord sur les minerais ukrainiens, selon la déclaration conjointe publiée après la rencontre.

L'Ukraine avait mis sur la table une proposition de trêve en espérant convaincre les Etats-Unis de rétablir leur aide militaire à Kiev et le partage de renseignements, interrompus depuis l'altercation, le 28 février dans le Bureau ovale, entre Donald Trump, son vice-président et M. Zelensky.

Le président ukrainien avait alors quitté les Etats-Unis sans signer comme prévu un accord sur l'exploitation des minerais de son pays par les Etats-Unis.

"L'Ukraine s'est déclarée prête à accepter la proposition américaine d'instaurer un cessez-le-feu immédiat et provisoire de 30 jours, qui peut être prolongé par accord mutuel des parties et qui est soumis à l'acceptation et à la mise en oeuvre simultanée par la Fédération de Russie", a indiqué la déclaration finale.

Marco Rubio ainsi que le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, ont participé à la réunion, au moment où Donald Trump fait pression sur l'Ukraine pour mettre fin à la guerre.

"Nous sommes prêts à tout faire pour parvenir à la paix", avait déclaré le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, en entrant dans la salle des négociations.

Dans ce contexte, l'Ukraine a affirmé que son attaque massive menée avec des centaines de drones, qui a visé en particulier Moscou et sa région, à plus de 400 kilomètres de la frontière ukrainienne, devrait "inciter" Vladimir Poutine à accepter une trêve aérienne.

L'attaque a fait trois morts, selon les autorités municipales. Le Kremlin a accusé Kiev de frapper "des infrastructures sociales, des immeubles d'habitation".

Selon Moscou, 343 drones ont été abattus au cours de cette attaque qui a également visé la région de Koursk, frontalière de l'Ukraine.

Dans l'est de l'Ukraine, des bombardements russes ont fait six morts mardi dans la région de Donetsk, a annoncé son gouverneur.

Interrogé sur les négociations en Arabie saoudite, le Kremlin a estimé que c'était à l'Ukraine de montrer qu'elle était prête à faire la paix. "Ce que nous (en) attendons n'a pas d'importance", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Volodymyr Zelensky a rencontré à Jeddah le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et estimé que le royaume apportait "une plateforme très importante pour la diplomatie" avec une possible médiation "pour la libération de prisonniers militaires et civils et le retour d'enfants déportés", ainsi que sur les garanties de sécurité réclamées par Kiev.

Avec AFP

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