
À Marseille, l'exposition Un air de famille d'Hervé Di Rosa s'invite au Mucem, où ses œuvres dialoguent avec les collections du musée. Un dialogue entre objets populaires et créations contemporaines, à découvrir jusqu'au 1er septembre.
Ses figurines se déversent d'une armoire bretonne, les souliers de Mistinguett surplombent des tapisseries en perles d'Afrique du Sud: à Marseille, les œuvres de l'artiste Hervé Di Rosa, inventeur de "l'art modeste", se fondent jusqu'au 1er septembre avec les collections du Mucem, partageant "un air de famille". Des robots géants en bois et bronze du Cameroun voisinent avec un ancêtre de machine à laver, quatre globes terrestres bleus et rieurs coiffent des boules et quilles du début du XXe siècle: comme Ai Weiwei et Jeff Koons avant lui, le plasticien français de 65 ans a été invité à mettre ses œuvres en relation avec les objets issus des réserves du Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée.
Soit 120 pièces du musée national venant répondre à une soixantaine de peintures, céramiques ou sculptures réalisées par Hervé Di Rosa de la fin des années 1980 jusqu'à aujourd'hui, dont 14 œuvres créées spécifiquement pour l'exposition Un air de famille, à voir jusqu'au 1er septembre à Marseille. Ces créations inédites mettent notamment à l'honneur les Marseillais, à travers une série de tableaux mais aussi de panneaux en métal ajourés, hommage à Rudy Ricciotti, l'architecte du Mucem.
Sous l'eau, À table!, Canardière: dans une scénographie aux couleurs éclatantes, le spectateur navigue entre 15 îlots thématiques où l'univers du plasticien, dont beaucoup d'œuvres ont été réalisées lors d'ateliers nomades en Afrique ou en Asie, vient s'enchâsser avec des meubles, des sujets de manège ou encore un orgue forain monumental issus des collections du Mucem.
Cette collection, "Hervé Di Rosa l'a aimée totalement, sincèrement, parce que ça ressemble à tout ce qu'il a collectionné dans sa vie, tout ce qui l'a entouré dans sa vie", souligne Pierre-Olivier Costa, le président du Mucem. À tel point qu'il "est difficile de faire la part des choses entre les objets de notre collection et les œuvres d'Hervé Di Rosa. Tout se fond", estime-t-il. Une imbrication souvent placée sous le signe de l'humour, de l'hommage ou du souvenir, comme avec cette “canardière”, fusil géant qui permettait de chasser le gibier d'eau, exposé au-dessus d'appelants en bois sculptés par le père de l'artiste, Marius Di Rosa.
"Ils ont des objets ici qui sont (...) éblouissants, moi j'ai choisi plutôt les objets normaux (...) parce que l'art populaire, c'est des objets utiles", développe le plasticien de 65 ans, originaire de Sète (Hérault), où il a cofondé en 2000 le Musée international des arts modestes (Miam), qu'il voit comme "le petit frère du Mucem". Ces "objets un peu arides" du quotidien, l'artiste a voulu les "revitaliser" et "les faire voir de manière différente", notamment aux "jeunes générations", qui pourront notamment comprendre à quoi sert un joug de bœuf.
Avec AFP
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