Frontière libano-syrienne: l'armée syrienne prend le contrôle de Hoch el-Sayed Ali
Après une nuit de violents affrontements, la situation reste tendue à Hoch Sayyed Ali. ©Al Markazia

Les affrontements à la frontière libano-syrienne ont repris, lundi après-midi, de nouveaux bombardements ayant touché la ville de Hoch el-Sayed Ali, à la frontière entre le Hermel et la Syrie.

L'armée syrienne a annoncé que “les forces de défense syriennes contrôlent désormais la zone de Hoch el-Sayed Ali (côté syrien)”, tenue par le Hezbollah depuis 2013.

Hoch el-Sayed Ali est une ville frontalière dont une grande partie se trouve en territoire syrien. L'armée libanaise est positionnée du côté libanais, où sont également établies des tribus locales.

En début de soirée, les autorités syriennes ont accusé des éléments du Hezbollah d’”avoir bombardé sans distinction les communautés proches de la frontière”. La troupe syrienne a également précisé qu’elle avait ainsi “achevé de débarrasser la zone des éléments du Hezbollah et des trafiquants de Captagon, les contraignant à battre en retraite”.

Le bilan humain s’est élevé à 7 morts et 52 blessés, selon un rapport publié lundi soir par le ministère libanais de la Santé.

Dans l’après-midi, de violents affrontements avaient aussi opposé l'armée libanaise et des groupes syriens équipés d'armes lourdes, à la périphérie de Hoch el-Sayed Ali, à la suite d’un calme prudent ayant prévalu avant midi, après une nuit d'affrontements armés.

“Les affrontements se poursuivront jusqu'à ce que les individus qui ont tué les trois combattants (dimanche) soient livrés”, a rapporté au quotidien An-Nahar une source de la nouvelle direction syrienne.

La frontière libano-syrienne a connu, dimanche soir, des tensions sécuritaires. Le ministère syrien de la Défense a déclaré que des membres du Hezbollah libanais avaient franchi la frontière dans la région de Homs, tué trois soldats syriens et transporté leurs corps en territoire libanais. Il a également annoncé qu'il prendrait toutes les mesures nécessaires face à cette grave escalade provoquée par le Hezbollah.

Ce dernier n’a pas tardé à démentir, dans un communiqué, “toute implication dans les événements survenus dimanche à la frontière libano-syrienne”, réitérant qu'il n'était pas impliqué “dans les récents affrontements en Syrie, notamment dans les villes côtières de Lattaquié et Tartous”.

Consignes du président Aoun à l’armée libanaise 

Le président de la République, Joseph Aoun, a affirmé lundi que “ce qui se passe aux frontières est et nord-est ne peut pas continuer. Nous n'accepterons pas que cela se poursuive”. Il a ajouté avoir “donné des instructions à l'armée libanaise pour qu'elle réponde aux sources des tirs”.

Il a également demandé au ministre des Affaires étrangères, Youssef Rajji, actuellement à Bruxelles, d’“entrer en contact avec la délégation syrienne participant à la 9ᵉ Conférence pour le soutien de l'avenir de la Syrie, afin de parvenir à un règlement rapide de la situation, dans le respect de la souveraineté des deux pays et en évitant toute escalade”.

Une commission ministérielle pour le contrôle des frontières

Les tensions frontalières au sud et au nord du pays ont également été au cœur des discussions de la réunion ministérielle tenue lundi au Grand Sérail.

“Le bombardement des frontières constitue une violation de la souveraineté du Liban et de la résolution 1701. Le Conseil des ministres a conclu qu'il était impératif de poursuivre les efforts diplomatiques pour contraindre Israël à se retirer et à mettre fin aux violations”, a déclaré le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Paul Morcos, à l’issue de la réunion ministérielle.

Concernant le volet libano-syrien, M. Morcos a précisé que “des instructions ont été données par le gouvernement pour renforcer la surveillance des frontières. Une commission ministérielle a été formée pour contrôler et surveiller les frontières, lutter contre la contrebande et soumettre des rapports réguliers au Conseil des ministres”.

 

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