Gaz: l’appel d’offres pour les blocs 8 et 10 prolongé, cap sur le 31 mars
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Le Liban aurait dû clôturer, le 17 mars, le troisième cycle des appels d'offres pour l'exploration de gaz dans les blocs 8 et 10 de sa zone économique exclusive (ZEE), situés au large de ses côtes. Or il a été prorogé, une fois de plus, jusqu’au 31 mars. Une opportunité clé qui pourrait transformer la sécurité énergétique du pays et stimuler son développement économique!

Le Liban aurait dû donner un nouveau souffle à l’exploitation de ses ressources énergétiques offshore avec l’annonce, le 17 mars, du résultat du troisième tour d'appels d'offres pour l'exploration de gaz dans les blocs 8 et 10 de sa zone économique exclusive (ZEE), au large de ses côtes. Ces blocs sont supposés attirer l’intérêt des grandes entreprises internationales du secteur pétrolier et gazier, constituant ainsi une étape clé pour sécuriser les investissements et renforcer l’indépendance énergétique du pays.

Cependant, la clôture de cet appel d’offres, initialement prévue pour le 17 mars, a été prorogée jusqu’au 31 mars 2025. “Cette prolongation est due à la loi de suspension des délais, ratifiée par le Parlement en décembre 2024, qui a suspendu tous les délais administratifs entre le 8 octobre 2023 et le 31 mars 2025”, a indiqué à Ici Beyrouth Wissam Chbat, membre du conseil d’administration de la Lebanese Petroleum Administration (LPA). “Ce troisième tour, lancé en février dernier, avait déjà été étendu jusqu’au 17 mars. Il reste désormais ouvert jusqu’à la fin du mois”, précise-t-il.

M. Chbat a ajouté que, malgré cette prolongation, aucune offre n’a encore été soumise. Il n’a pas écarté la possibilité d’une nouvelle prorogation si de nouvelles entreprises manifestent de l’intérêt pour l’exploration, “afin d’éviter de clore cette phase trop rapidement et de perdre un temps précieux”. Les soumissionnaires ont un mois pour finaliser leur offre, avec des critères stricts à respecter, notamment des exigences sur les qualifications et la conformité aux régulations légales. Les entreprises intéressées doivent notamment avoir une expérience dans la production de gaz offshore et des actifs financiers supérieurs à 10 milliards de dollars.

Ce projet pourrait ainsi devenir un pilier essentiel pour l’avenir énergétique du Liban, mais il faudra attendre la fin de ce cycle d’appels d’offres pour savoir si de nouveaux acteurs se positionneront.

Il convient de rappeler, dans ce cadre, que la première phase d'attribution des licences d'exploration offshore, lancée en 2013 et terminée en 2017, proposait cinq blocs (1, 4, 8, 9, et 10). Cependant, des tensions politiques et des différends frontaliers ont retardé le processus, ne permettant l’attribution que des blocs 4 et 9.

La deuxième phase, entamée pendant la pandémie de Covid-19 et prolongée à plusieurs reprises, s'est achevée en octobre 2023. Le consortium mené par Total Energies, comprenant ENI et Qatar Energy, avait présenté une offre pour explorer les blocs 8 et 10, voisins du bloc 9. Toutefois, le gouvernement libanais, insatisfait des termes de l’offre, a demandé des négociations, notamment sur le calendrier d'exploration. Bien qu'une approbation conditionnelle ait été donnée en janvier 2024, des divergences ont empêché la signature de l'accord, et l’attribution a été annulée.

Bloc 9: remise “bientôt” du rapport de Total Energies

Concernant le bloc 9, “rien encore, mais Total Energies a promis de remettre le rapport bientôt”, a dévoilé M. Chbat. En effet, la relation entre le ministère libanais de l’Énergie et le géant pétrolier français Total Energies s’est détériorée ces derniers mois. 

M. Chbat a indiqué “que le différend entre le ministère de l’Énergie et Total Energies porte sur le rapport que la société pétrolière n’a pas remis à la fin du forage du bloc 9”.  Il a rappelé que le rapport aurait dû être présenté en avril 2024, chose qui n’a pas encore été faite.

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