
La coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a exprimé un “optimisme prudent” quant à la situation politique et sécuritaire du Liban, lors de son briefing au Conseil de sécurité de l’ONU lundi.
Mme Plasschaert a salué la formation du nouveau gouvernement libanais et son programme ministériel. Elle a également reconnu les défis à venir, soulignant que le long vide gouvernemental a laissé à l’administration à peine plus d’un an pour s’attaquer aux problèmes urgents.
S'exprimant aux côtés du secrétaire général adjoint pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, la coordonnatrice spéciale a fourni au Conseil un aperçu de la situation sécuritaire dans le pays. Elle a indiqué que les activités militaires sur le territoire libanais se poursuivent malgré le cessez-le-feu. Elle a aussi prévenu que la présence continue de l’armée israélienne sur le territoire libanais, ainsi que les frappes militaires régulières, pouvaient facilement entraîner de “graves répercussions” du côté libanais de la Ligne bleue.
“Nous avons urgemment besoin de discussions diplomatiques et politiques capables d’ouvrir la voie à la pleine mise en œuvre de la résolution 1701”, a-t-elle défendu, avant d’avertir que le statu quo, alimenté en partie par les interprétations divergentes de l'accord (de cessez-le-feu) de novembre 2024 et de la résolution 1701, ou le “choix sélectif” parmi leurs dispositions, ne conduirait qu'à une nouvelle escalade.
Elle a aussi souligné que le récent élan en faveur de telles discussions offrait une “lueur d’espoir”.
Par ailleurs, Mme Plasschaert a relevé les évolutions positives survenues au Liban-Sud. Elle a salué le “travail admirable” de l’armée libanaise qui s’est déployée dans les villes et villages du sud, ainsi que la décision prise en février par l'armée israélienne de lever les restrictions à la frontière nord d'Israël.
Mme Plasschaert a aussi noté que le gouvernement libanais “marchait sur une ligne étroite” dans un paysage postconflit et qu’il méritait “à la fois patience et temps”.
Évoquant les lacunes importantes dans le financement international pour le Liban, la coordonnatrice spéciale a averti que “l’incapacité à relancer le processus de reconstruction sera coûteuse”.
“Les populations doivent ressentir et voir elles-mêmes les bénéfices de la stabilité avant de pouvoir y croire réellement”, a-t-elle conclu.
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