
Le Kremlin a dénoncé jeudi les "plans de militarisation de l'Europe" alors que l'Union européenne a lancé un processus de réarmement censé répondre à la menace russe et au risque de désengagement américain.
"Pour l'essentiel, les signaux en provenance de Bruxelles et des capitales européennes portent sur des plans de militarisation de l'Europe", a critiqué le porte-parole Dmitri Peskov.
"L'Europe s'est engagée dans sa propre militarisation et s'est transformée en parti de la guerre", a-t-il ajouté.
L'UE a donné mercredi le coup d'envoi d'un plan visant à réarmer le continent d'ici à 2030, face à la menace russe et au risque de désengagement américain. Il s'agit notamment d'investir 800 milliards d'euros dans la défense.
En outre, les chefs d'état-major d'une trentaine de pays prêts à contribuer à des garanties de sécurité pour l'Ukraine se réunissent jeudi au Royaume-Uni pour discuter d'un plan de maintien de la paix en cas de cessez-le-feu avec la Russie.
Moscou a jusqu'ici rejeté la présence de troupes occidentales en territoire ukrainien, estimant qu'elles constitueraient une menace.
Parmi les pays européens qui souhaitent se réarmer rapidement, l'Allemagne, toujours très dépendante des Etats-Unis en matière de défense.
Les députés allemands ont approuvé mardi un plan historique d'investissements de plusieurs centaines de milliards, un paquet soutenu par le futur chancelier Friedrich Merz.
"La Russie ne va pas attaquer l'Allemagne", a répliqué jeudi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, lors d'une conférence de presse, estimant qu'il existait "dans les gênes des élites politiques allemandes" un "désir de revanche historique", 80 ans après la Deuxième Guerre mondiale.
"Les têtes brûlées de Berlin et d'autres capitales européennes doivent savoir que la Russie répondra rapidement et fermement à toute aspiration militariste afin de prévenir toute menace à sa propre sécurité", a ajouté Mme Zakharova.
Le chef de l'État français, Emmanuel Macron, a lui annoncé récemment "ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion (nucléaire, ndlr) de nos alliés du continent européen".
Une idée que le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou, a qualifié jeudi de "menace": "Le fait même que le dirigeant d'une puissance nucléaire agite ses armes constitue une menace directe pour l'ensemble de la communauté mondiale", a-t-il dénoncé, déplorant "des slogans populistes".
La Russie a, elle, déjà élargi son parapluie nucléaire à son allié bélarusse, y déployant même des armes atomiques après son assaut contre l'Ukraine.
Avec AFP
Commentaires