Soudan: l'armée annonce avoir repris le palais présidentiel aux paramilitaires
Depuis avril 2023, le conflit oppose le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan à son ancien adjoint et commandant des forces de sécurité, Mohamed Hamdan Daglo, faisant des milliers de morts et déracinant plus de 12 millions de personnes, selon les chiffres de l'ONU, dont beaucoup vivent dans des camps de fortune et plus de 3,5 millions ont fui à travers les frontières du pays. ©Ebrahim Hamid / AFP

L'armée soudanaise a annoncé avoir repris vendredi le palais présidentiel dans le centre de la capitale Khartoum après une bataille acharnée avec les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), près de deux ans après le début de la guerre.

"Nos forces ont complètement détruit les combattants et les équipements de l'ennemi, et ont saisi de grandes quantités d'équipements et d'armes", a déclaré un porte-parole de l'armée, Nabil Abdallah, dans une déclaration diffusée par la télévision d'État.

L'armée va continuer à "progresser sur tous les fronts jusqu'à ce que la victoire soit complète et que chaque parcelle de notre pays soit purgée des milices et de leurs partisans", a-t-il ajouté en référence aux FSR.

Depuis le 15 avril 2023, une guerre oppose le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, à son ancien adjoint et commandant des FSR, Mohamed Hamdane Daglo.

Sur les réseaux sociaux, des soldats ont partagé des vidéos les montrant à l'intérieur du palais présidentiel et échangeant des félicitations. L'AFP n'a pas pu vérifier ces images dans l'immédiat.

Les paramilitaires avaient pris possession du palais présidentiel en avril 2023. Et l'armée cherche à reconquérir la capitale perdue au début du conflit.

Le centre de Khartoum, où se trouve le palais présidentiel, les ministères et le quartier des affaires, a été le théâtre de batailles féroces ces derniers mois.

Ces dernières semaines, l'armée a repris dans la capitale le secteur de Khartoum-Nord – de l'autre côté du Nil Bleu par rapport au centre-ville – ainsi que celui du Nil Oriental à l'est.

Les FSR tiennent toujours des positions à Khartoum et dans sa ville jumelle d’Omdourman, de l'autre côté du Nil Blanc.

Ailleurs dans le pays, les combats se sont intensifiés ces dernières semaines à El-Facher, capitale du Darfour-Nord assiégée depuis mai et que les FSR tentent de prendre pour contrôler la totalité de la vaste région occidentale du Darfour.

Batailles acharnées

El-Facher est la seule ville de la riche région du Darfour échappant aux paramilitaires.

Le gouverneur du Darfour, Minni Minnawi, a déclaré jeudi que l'armée et ses milices alliées menaient des "batailles acharnées" contre les FSR près de la ville frontalière de Malha, à 210 kilomètres au nord d'El-Facher.

L'armée et ses milices alliées ont repoussé avec succès les attaques des FSR sur El-Facher, selon la même source, mais les paramilitaires ont bombardé à plusieurs reprises les camps de déplacés voisins touchés par la famine.

Selon les estimations de l'ONU, environ deux millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire extrême à travers le Soudan, et 320.000 souffrent déjà de famine.

Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et provoqué la plus grande crise alimentaire et de déplacement de population au monde.

Selon les Nations unies, dans le grand Khartoum, au moins 3,5 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer en raison des violences, tandis qu'au moins 100.000 personnes sont confrontées à la famine.

Avec AFP

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