
Le Premier ministre, Nawaf Salam, a affirmé que le slogan “peuple-armée-résistance” relève du passé, insistant sur le fait que “la page des armes du Hezbollah a été tournée”.
Dans une interview accordée vendredi à la chaîne Al-Arabiya, M. Salam a souligné que “la page des armes du Hezbollah a été tournée avec la déclaration ministérielle qui attribue exclusivement à l'État les décisions de guerre et de paix”.
“Tout le monde est engagé par la décision du gouvernement de limiter les armes aux seules forces légales”, a-t-il encore dit, soulignant que “personne n’œuvre dans le sens opposé”.
Il faisait ainsi référence à certains membres de son équipe, notamment la ministre de l’Environnement, Tamara el-Zein, qui a jugé inopportun à l’heure actuelle d’ouvrir un débat autour des armes du Hezb. “Mais cela ne se produira pas du jour au lendemain”, a estimé Nawaf Salam.
“L'État est le seul responsable de la sécurité de ses frontières terrestres, maritimes et aériennes”, a-t-il insisté, rappelant que la déclaration ministérielle évoque explicitement l'extension de l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire libanais, par ses propres forces.
Le discours du commandant en chef de l’armée, le général Rodolphe Haykal, allait dans le même sens lors d’une réunion à Yarzé, en présence des hauts responsables de la direction générale de l’armée et des chefs bataillons. Le général Haykal a ainsi assuré que “l'armée sera à la hauteur des défis”. “Elle est déterminée à étendre l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire libanais, à poursuivre l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, en coopération avec la Finul, et à faire face aux violations répétées israéliennes” de l’accord de cessez-le-feu, a-t-il dit.
Un discours qui n’est pas pour plaire au Hezbollah. Le mufti Jaafari, Ahmad Kabalan, porte-parole officieux de la formation pro-iranienne, s’est empressé de répondre à Nawaf Salam. Il a mis en garde contre le désarmement du Hezbollah, qui équivaut, selon lui, à “la destruction du Liban et de sa souveraineté”. “La résistance est une force de libération supérieure, un acte souverain historique, un devoir national et une garantie existentielle pour le Liban. Personne au monde ne pourra la supprimer” a-t-il menacé. Pour lui, la solution réside dans son “intégration à une politique de défense”.
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