Basket: La Sagesse échoue au pied du Phare
Les Jaunes à l’assaut du cercle. La muraille verte a résisté… 37 minutes. Après, ce fut Manara, sa loi, son dénouement. ©Sarkis Yeretsian

La Sagesse a tutoyé l’exploit, caressé le rêve… et fini par se fracasser au pied du “Phare”. Un Manara incandescent, un Riyadi au réalisme froid, des regrets plein les valises vertes… et un goût amer d’arbitrage maison.

Dans une salle Saeb Salam en fusion, au cœur de Manara – ce “phare” mythique du basket libanais – La Sagesse a bien failli signer le casse du siècle. Pendant trois quart-temps et demi, les hommes de Jad el-Hajj ont fait la loi. Solides, disciplinés, transcendés par un Zac Lofton de feu (39 points), les Verts ont dominé un Riyadi méconnaissable, fébrile et souvent débordé en défense.

À +16 dans le dernier quart-temps, le hold-up semblait à portée de main. Les supporters sagessiens – venus en masse, bardés de tambours et de banderoles – croyaient tenir leur soirée de gloire.

Mais dominer n’est pas gagner. Et laisser Riyadi en vie, surtout à Manara, c’est flirter avec le danger.

Le phare s’illumine, l’arbitre s’en mêle

Alors que l’écart semblait irrémédiable, Riyadi a serré les rangs. Une défense plus agressive, des fautes provoquées… et des coups de sifflet qui ont fait bondir les fans de La Sagesse.

Faute offensive discutable contre Lofton, lancers généreux pour Arakji, non-sifflets évidents sous le cercle… Le scénario classique des soirs brûlants à Manara. Sur les réseaux sociaux, les réactions ont fusé: “À Manara, même les fantômes défendent pour Riyadi.”

Peut-on parler de scandale? Peut-être pas. Mais d’une gestion maison des moments chauds? Assurément.

Riyadi, ce champion qui ne meurt jamais

Dans ce chaos contrôlé, Riyadi a fait ce que les grandes équipes savent faire: survivre. Arakji (26 points) a tranché dans la défense verte, Amir Saoud (29 points) a allumé de loin et le vieux lion Ismail Ahmad a montré qu’il en avait encore sous les baskets.

La prolongation a tourné à la leçon. La Sagesse, usée mentalement, vidée physiquement, a laissé filer le rêve. Riyadi a plié l’affaire 17-7 dans l’overtime, pour un score final de 99-92.

La salle exulte. Les Jaunes jubilent. Les Verts ruminent.

Des regrets plein les bras

Ils étaient venus de partout – de Tripoli, de Ghazir, d’Achrafieh – pour croire à l’exploit. “On les tenait… on les tenait!”, lâchera Mario, fidèle du club vert, les yeux rougis.

Sans Gerard Hadidian, sans Shabazz Muhammad, La Sagesse a pourtant produit un basket généreux, inspiré, porté par un Lofton incandescent et un Omar Jamaleddine héroïque (21 points, 16 rebonds).

Mais à l’usure, à l’expérience, et peut-être avec un petit coup de pouce du destin, Riyadi s’est arraché.

Une soirée comme un miroir du basket libanais

Dans les gradins, la fête fut belle, bruyante, électrique. Mais le goût amer demeure. “À quoi ça sert de se battre si pour finir le système protège toujours les mêmes?”, glisse un ancien supporter, amer.

Car oui, La Sagesse peut nourrir des regrets. Immenses. Abyssaux.

 


 

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