Lundi noir: quand les bourses mondiales offrent leur version du grand frisson
©Brendan SMIALOWSKI / AFP

Lundi 7 avril 2025, un jour que les investisseurs n'oublieront probablement jamais. Un lundi si noir qu’il ferait pâlir de jalousie même les personnages les plus sombres de Game of Thrones. Et pour cause! Les bourses mondiales, ces belles créatures jadis en pleine forme, se sont retrouvées dans un état aussi catastrophique qu'un film d'horreur à petit budget… mais en version économique.

La mise en œuvre des nouveaux droits de douane sous la houlette de Donald Trump a suffi à plonger le monde entier dans une crise qui ressemble à une apocalypse économique. Dès vendredi, les marchés financiers mondiaux ont plongé et la débâcle se poursuit ce lundi. La Bourse de Paris a déjà effacé tous ses gains de l'année, ouvrant en baisse de 6,46%, et celle de Londres de 3,86%. Le principal indice allemand, lui, s'est effondré de 10% dans les premiers échanges. Dans la panique, tous les marchés asiatiques ont également terminé dans le rouge vif. Hong Kong a perdu près de 13%, tandis que le principal indice chinois chutait de 7,7% à Shanghai et que la bourse de Tokyo reculait de plus de 7%, emportant les économies des épargnants.​ Les investisseurs, pris de panique, ont fui les marchés financiers, cherchant refuge là où ils le pouvaient.

Les analystes s'interrogent sur les conséquences de ces mesures commerciales agressives. Certains craignent que cela n'entraîne une guerre commerciale à grande échelle, avec des répercussions sur la croissance économique mondiale. D'autres estiment que ces mesures pourraient avoir des effets à long terme sur les relations commerciales internationales.​

En attendant, les marchés tentent de se stabiliser, mais l'incertitude demeure. Les investisseurs sont sur le qui-vive, surveillant de près les prochaines annonces de la Maison Blanche.

Résultat des courses: une perte de 64.000 milliards de dollars en deux jours. Oui, vous avez bien lu! Des milliards de dollars ont disparu comme par magie. Les actions de nombreuses entreprises ont chuté de manière vertigineuse. C’est comme si toutes les places boursières s’étaient synchronisées pour faire une sieste collective sous forme de crash.

Pourquoi ce carnage? Donald Trump et ses fameuses nouvelles taxes à l’importation ont semé la pagaille dans le commerce mondial. Ces nouveaux droits de douane sur des milliers de produits ont directement affecté les entreprises, les exportations et évidemment les prix. Les investisseurs, eux, ont réagi comme des personnages de The Walking Dead à la vue d'un buffet à volonté… Paniqués, ils ont pris leurs jambes à leur cou (en vendant leurs actions).

Quand on ajoute à cela une certaine incertitude géopolitique et une possible récession mondiale qui rôde comme un prédateur affamé, on obtient ce cocktail explosif qui fait trembler les marchés. Si la bourse était une fête, ce lundi, c’était clairement la fin de soirée avec des éclats de verre, des cris et des visages blancs comme des fantômes.

De plus, les menaces, lundi, du président américain, Donald Trump, d'imposer des droits de douane supplémentaires de 50% sur les importations chinoises si Pékin ne retire pas ses taxes supplémentaires de 34% ont déclenché des vagues de panique sur les marchés asiatiques, avec des chutes record. Pourtant, Donald Trump reste inébranlable, assurant que ces droits de douane rapporteront mille milliards de dollars aux États-Unis et inciteront des milliers d'entreprises à rapatrier leur production. Concernant l'impact sur les marchés financiers, il déclare ne pas savoir ce qui va se passer, mais insiste sur le fait que les États-Unis en sortiront renforcés. Pourtant, les marchés ne partagent pas cet optimisme, et la situation actuelle semble moins apaisée que lors de la crise de 2008.​ Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Trump exhorte:​ “Ne soyez pas faibles! Ne soyez pas stupides! Soyez forts, courageux et patients et la grandeur sera au rendez-vous.”.

Quid des conséquences?

Les investisseurs qui avaient misé sur des actions prometteuses se retrouvent aujourd'hui avec des portefeuilles aussi lourds à porter qu'une valise remplie de briques. “Quand les grandes bourses éternuent, c’est tout le monde qui attrape un rhume. L’incertitude fait grimper l’inflation, et les prix des produits de consommation risquent de grimper avec cette nouvelle taxe”, explique un gestionnaire de portefeuille à Ici Beyrouth.  

Faut-il vendre ou acheter? Que faire dans un tel chaos? “Voilà la grande question. Retirer rapidement son épingle du jeu pendant qu’il est encore temps? Pas forcément. De telles variations représentent aussi de belles opportunités pour les investisseurs”, explique-t-il.

Acheter des actions à prix cassés en espérant que la tempête passe rapidement ou vendre pour sauver ce qui peut l’être et cacher le tout sous le matelas? “Pour ceux qui ont un faible pour les actions de qualité qui ont encore du potentiel à long terme, il pourrait être tentant de vendre à perte pour éviter une dégringolade supplémentaire. Mais attention, cette stratégie n’est pas sans risques, parce que cela pourrait vous faire passer à côté de la reprise. Ceux qui ont un appétit pour le risque pourraient bien trouver des opportunités en ces temps tumultueux. Quand le marché chute, c’est souvent le bon moment pour acheter des actions sous-évaluées”. Il avertit toutefois que le rebond peut prendre du temps.

Qui est touché par ce crash?

Les marchés boursiers, bien qu'ils soient un aspect essentiel de l'économie mondiale, n'impliquent pas directement une grande majorité de la population mondiale. En fait, l'accès aux marchés boursiers est souvent limité à ceux qui ont les ressources financières et les connaissances nécessaires pour investir.

Selon des études récentes, environ 10 à 15% de la population adulte mondiale aurait investi directement dans les actions ou autres instruments financiers cotés en bourse. Cependant, ce chiffre varie énormément selon les pays. Par exemple, dans des pays comme les États-Unis, environ 55 à 60% des adultes sont impliqués dans les marchés boursiers d’une manière ou d’une autre, que ce soit par des investissements directs ou à travers des fonds de pension, des plans de retraite, etc.

En revanche, dans des régions comme l'Afrique ou certaines parties de l'Asie, la participation est beaucoup plus faible, souvent inférieure à 5%.

À noter qu’une grande partie des volumes échangés sur les marchés boursiers mondiaux provient de grandes institutions financières (banques, fonds d'investissement, hedge funds, etc.) et non d'investisseurs individuels. En conséquence, bien que le nombre d'investisseurs soit relativement faible par rapport à la population totale, leur poids est énorme en termes d'activité sur les marchés financiers.

Mais il faut dire que la fraction de la population mondiale impliquée dans les marchés boursiers a considérablement augmenté ces dernières années, et ce, particulièrement grâce à plusieurs facteurs clés. L’un des facteurs les plus importants a été l’essor des plateformes de trading en ligne et l'éducation financière s’est améliorée au fil des ans, notamment grâce à la diffusion de l’information sur les réseaux sociaux (comme YouTube, TikTok et Twitter), où des communautés d’investisseurs partagent leurs stratégies. Cela a permis à un nombre plus important de jeunes adultes de se familiariser avec les marchés boursiers et d’y participer. D'ailleurs, une étude de 2021 a révélé qu’environ 40% des milléniaux (les personnes nées entre 1981 et 1996) ont investi en bourse, contre seulement 12% des baby-boomers (nés entre 1946 et 1964).

Pour ce qui est du pays du Cèdre, bien qu'il n'existe pas de chiffres officiels et détaillés, on peut estimer que la participation des Libanais à la bourse est relativement faible, probablement d’environ 10% de la population adulte. La concentration des investissements boursiers se situe dans un cercle restreint de personnes ayant les moyens d'investir et des connaissances financières suffisantes.

Quand la bourse va-t-elle se redresser?

La question qui brûle les lèvres de tout le monde: quand tout ça va se redresser? Eh bien, vous l’aurez deviné, personne ne peut prédire l’avenir. Cependant, si les tensions commerciales se calment et que les droits de douane sont réévalués, un certain redressement pourrait avoir lieu dans les mois à venir. Mais il faudra probablement plusieurs semaines, voire mois, pour que les marchés retrouvent leur stabilité. Alors, patience et prudence sont de mise. Si vous avez le cœur bien accroché, gardez vos actions et attendez un éventuel rebond. Comme on dit, après la pluie, vient toujours le beau temps… Et une fois le chaos passé, il se pourrait bien que des opportunités en or se présentent. Avec la bourse, les rebondissements sont inattendus et parfois, c'est après le plus gros frisson qu'on apprécie le calme…

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