Négociations américano-iraniennes à Oman: l’heure de vérité
©shutterstock

Les États-Unis et l'Iran s'apprêtent à entamer des négociations cruciales ce samedi 12 avril à Oman. Objectif ambitieux: résoudre les tensions persistantes autour du programme nucléaire iranien et de ses missiles balistiques. Ces pourparlers interviennent dans un contexte de menaces militaires croissantes, où l'échec des discussions pourrait entraîner des frappes sur l’Iran.

L'annonce de ces discussions a surpris la communauté internationale, notamment Israël. Le président américain, Donald Trump, a déclaré que des pourparlers directs avec l'Iran étaient en cours, affirmant qu'une “très grande réunion” aurait lieu samedi. Téhéran a rapidement nuancé ces propos, précisant que seules des négociations indirectes étaient prévues, en raison de l'opposition de l'ayatollah Ali Khamenei à des contacts directs avec Washington.

Les États-Unis exigent le démantèlement complet du programme nucléaire iranien, avec des mécanismes de vérification renforcés, une position appuyée par Israël qui prône une approche similaire à celle adoptée en Libye. De son côté, l'Iran, qui a enrichi de l'uranium à 60%, refuse cette option et insiste sur son droit à développer un programme nucléaire “civil”. Une position qui ne convainc pas grand monde.

Les tensions se sont intensifiées ces derniers mois, avec les guerres à Gaza et au Liban contre le Hamas et le Hezbollah, bras armés des mollahs aux frontières d’Israël. Pour bien montrer leur détermination, les États-Unis ont renforcé leur présence militaire dans la région, déployant des bombardiers B-2 et des systèmes de défense antimissile, en Méditerranée et dans l’océan Indien.

En Iran, la population exprime un mélange d'espoir et de scepticisme quant à l'issue des négociations. Les sanctions économiques ont durement touché le pays, et beaucoup espèrent qu'un accord pourra alléger leurs souffrances. Néanmoins, la méfiance des Iraniens envers leurs propres dirigeants, qui pensent surtout à la survie du régime, demeure très forte. Chat, même persan, échaudé, craignant l’eau froide.

Donald Trump a clairement indiqué que l'échec des négociations placerait l'Iran dans une situation de “grand danger”, suggérant, sans beaucoup de pincettes, que des actions militaires pourraient être déclenchées. Cette perspective est renforcée par les déclarations de responsables français, qui estiment qu'une confrontation militaire serait “presque inévitable” en cas d'échec des pourparlers.

Le Liban, habitué à être la caisse de résonance des crises régionales, voit pour le moment les trains passer en espérant esquiver les coups.

Commentaires
  • Aucun commentaire