
Plus de 400 000 enfants en Syrie risquent de souffrir de "malnutrition sévère" après la suspension de l'aide par les États-Unis, a alerté mercredi l'ONG Save the Children, qui affirme avoir dû réduire ses activités dans le pays.
Dans un communiqué, Bujar Hoxha, directeur de Save the Children pour la Syrie, a appelé la communauté internationale à combler d'urgence le déficit de financement, soulignant que les besoins étaient "plus élevés que jamais" après des années de guerre et d'effondrement économique.
"Plus de 416 000 enfants en Syrie sont actuellement exposés à un risque important de malnutrition sévère à la suite de la suspension soudaine de l'aide étrangère", selon le communiqué, qui explique qu'il s'agit de l'aide américaine.
Le président américain Donald Trump a démantelé l'USAID, l'agence américaine de développement, qui gérait un budget annuel de 42,8 milliards de dollars, représentant à lui seul 42 % de l'aide humanitaire déboursée dans le monde.
Le gel de cette aide a forcé Save the Children à interrompre plus du tiers de ses programmes de nutrition en Syrie, impactant plus de 40 500 enfants de moins de cinq ans, selon le communiqué.
M. Hoxha a affirmé que cela intervenait "au plus mauvais moment" car "les besoins en Syrie sont plus grands que jamais".
Les cliniques de Save the Children toujours ouvertes montrent "une augmentation des cas de malnutrition", a ajouté l'organisation caritative.
Près de 14 ans de conflit qui ont ravagé la Syrie ont quasiment anéanti le système de santé et l'infrastructure du pays.
En février, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a estimé que neuf Syriens sur dix vivaient désormais dans la pauvreté et étaient confrontés à l’insécurité alimentaire, notant que "la malnutrition est en augmentation, en particulier chez les enfants".
Selon Save the Children, plus de 650 000 enfants de moins de cinq ans en Syrie souffrent désormais de "malnutrition chronique" et plus de 7,5 millions d’enfants dans tout le pays ont besoin d’une aide humanitaire, "le nombre le plus élevé depuis le début de la crise".
Appelant la communauté internationale à intervenir "d'urgence" pour combler le déficit, M. Hoxha a souligné que les enfants de Syrie "payent le prix de décisions prises à des milliers de kilomètres" de chez eux.
AFP
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