
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a fait part vendredi de ses «sérieux doutes» quant aux intentions des États-Unis à la veille de la deuxième session de pourparlers avec Washington sur le programme nucléaire de Téhéran.
Des pourparlers cruciaux sont prévus samedi à Rome, sous la médiation d'Oman, entre des délégations iranienne et américaine.
«Bien que nous ayons de sérieux doutes sur les intentions et les motivations de la partie américaine, nous participerons malgré tout aux négociations de demain», a déclaré M. Araghchi lors d'une conférence de presse à Moscou avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.
«Nous sommes tout à fait prêts à œuvrer en faveur d'une résolution pacifique concernant le programme nucléaire pacifique de l'Iran», a ajouté le ministre iranien qui se rendra samedi à Rome pour les discussions.
Une première réunion, qui s'est tenue à Mascate la semaine dernière, avait été qualifiée de «constructive» par les parties américaine et iranienne.
Les pays occidentaux, États-Unis en tête, et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles.
Le négociateur américain, Steve Witkoff, a affirmé mardi que Téhéran devait «stopper son programme d'enrichissement et de militarisation nucléaires, et l'éliminer».
Mais Téhéran considère comme une «ligne rouge» l'arrêt de toutes ses activités nucléaires, y compris civiles.
«Si une volonté similaire existe de l'autre côté, et qu'ils s'abstiennent de formuler des exigences déraisonnables et irréalistes, je pense qu'un accord est envisageable», a déclaré M. Araghchi vendredi à Moscou.
En mars, le président américain, Donald Trump, avait appelé à une reprise des négociations sur le programme nucléaire iranien, avertissant qu'une action militaire pourrait être envisagée en cas d'échec diplomatique.
Il a cependant affirmé jeudi qu'il n'était «pas pressé» d'opter pour une action militaire.
Selon le New York Times, M. Trump est intervenu pour dissuader Israël de frapper à court terme des sites nucléaires en Iran, afin de privilégier la diplomatie.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réagi jeudi en affirmant que Israël n'autoriserait jamais l'Iran à se doter de l'arme nucléaire, même si Washington poursuit les négociations.
Avec AFP
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