
Le dollar était sous forte pression lundi face aux tensions entre Donald Trump et la Fed, dans des marchés asiatiques sans élan pour cause de lundi pascal, tandis que les prix du pétrole décrochaient après les discussions entre l’Iran et les États-Unis.
Plusieurs Bourses asiatiques, de Hong Kong à Sydney, sont inactives lundi en raison d’un jour férié, à l’instar des places européennes. Wall Street, fermée vendredi pour la trêve de Pâques, rouvrira en revanche lundi.
Fort repli du dollar, craintes sur la Fed
Vers 03h00 GMT, le billet vert plongeait de presque 1 % face à la devise japonaise, à 140,82 yens pour un dollar, niveau inédit depuis la mi-septembre.
Il chutait de 1,04 % face à la monnaie commune européenne, à 1,1507 dollar pour un euro, au plus bas depuis fin 2021.
« Le dollar s’est fortement affaibli à l’ouverture des marchés asiatiques, dans le sillage d’une semaine d’échanges raccourcie », constate Michael Wan, de la banque MUFG, pointant « des signes inquiétants indiquant que l’administration Trump cherche à limoger le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) ».
Le président américain a menacé ce week-end de se débarrasser de Jerome Powell, le patron de la Banque centrale du pays, un mouvement qui remettrait en cause l’indépendance séculaire de l’institution.
M. Powell, qui a récemment décrit l’assombrissement de la conjoncture en raison de la guerre commerciale de M. Trump, reste cependant déterminé à choisir son propre rythme de baisses de taux de son institution, alors que la Maison-Blanche les réclame au plus vite.
« Bien qu’il nous semble peu probable que l’administration Trump parvienne à révoquer purement et simplement le président de la Fed, faute de pouvoir légal, toute initiative en ce sens agitera les marchés », avertit M. Wan.
Nouveau record de l’or
L’accès de faiblesse du dollar rendait plus attractifs les achats d’or, valeur refuge face aux incertitudes et négociée dans la monnaie américaine.
Le métal jaune s’est hissé lundi à un nouveau record historique, à 3 385 dollars l’once.
Chute du pétrole, Iran et États-Unis en discussion
Le marché du pétrole était en forte baisse lundi, toujours plombé par les inquiétudes sur la demande mondiale face à l’impact économique de la guerre commerciale, mais aussi pénalisé par un certain apaisement entre Téhéran et Washington.
Iraniens et Américains ont soufflé le chaud samedi après une nouvelle série de discussions sur le programme nucléaire de Téhéran, les deux parties ayant convenu de se revoir dans une semaine, Washington faisant état de « beaucoup de progrès ».
« Les négociations semblent progresser relativement bien, ce qui contribue à atténuer un risque d’approvisionnement assez important qui pesait sur le marché pétrolier », explique Warren Patterson, analyste de ING Groep NV, cité par Bloomberg.
Si on y ajoute des perspectives économiques toujours sombres et une relance attendue de la production d’or noir des pays de l’Opep+, « tous les facteurs sont là pour pousser (le pétrole) à la baisse : contexte macroéconomique, fondamentaux (de l’offre) et géopolitique », résume Gao Jian, analyste de Qisheng Futures. « Les craintes d’une récession économique demeurent le principal risque », insiste-t-il cependant.
Vers 03h00 GMT, le baril de WTI américain perdait 1,78 %, à 63,53 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord abandonnait 1,72 %, à 66,79 dollars.
Tokyo tangue à cause du yen raffermi
À la mi-séance à la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei reculait de 1,23 %, à 34 300 points, et l’indice élargi Topix de 1,18 %, à 2 528 points.
Vers 03h00 GMT, la Bourse de Séoul évoluait en quasi-équilibre (+0,03 %). Hong Kong était fermée, mais les places de Chine continentale s’affichaient en petite hausse dans des volumes réduits, l’indice composite de Shanghai gagnant 0,32 % et celui de Shenzhen 0,87 %.
« Avec la Bourse américaine fermée vendredi et peu d’indices boursiers actifs, les marchés d’actions japonais sont quelque peu affaiblis », notent les experts de Tokai Tokyo Intelligence.
Surtout, « un yen au sommet pèse sur la performance des entreprises exportatrices », puisqu’une devise forte rend moins attractifs leurs prix à l’international, au risque de saper leurs ventes, avertissaient les analystes. Toyota (–2,55 %), Nikon (–2 %), Panasonic (–2,25 %) ou Sony (–2,33 %) reculaient de concert.
Avec AFP
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