Astérix s'anime sur Netflix, gonflé à la potion magique d'Alain Chabat
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La série animée en 3D Astérix et le Combat des chefs signée Alain Chabat débarque sur Netflix dans 190 pays. Fidèle à l’esprit original, elle revisite avec jubilation l’univers des irréductibles Gaulois.

Plus de 20 ans après le triomphe en salles d’Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre, Alain Chabat réussit ses retrouvailles avec les irréductibles Gaulois dans une série animée en 3D jubilatoire et fidèle à l'esprit de la saga, mercredi dans 190 pays sur Netflix.
Annoncée en 2021, cette production très attendue s'inspire de l'album Le Combat des chefs (1966), septième opus de la bande dessinée créée par le dessinateur Albert Uderzo et le scénariste René Goscinny en 1961.
Cette fois, pas de Sphinx ni de pyramides mais une aventure à domicile en cinq épisodes de 30 minutes, où le druide Panoramix perd la mémoire... et la recette de la potion magique.
«J'ai adapté un album voyage (...) et donc, je me suis dit: si un jour, je refais un Astérix, j'aimerais bien faire un album village», a expliqué Alain Chabat à l’AFP en mars, en marge du festival Séries Mania, où trois épisodes ont été dévoilés à un public hilare.
Le Combat des chefs m'a toujours plu pour la dynamique avec les Gallo-Romains, dont l'un des leaders, Aplusbégalix, est sollicité par les Romains pour défier son irréductible homologue Abraracourcix, relate-t-il. «Là, il y a vraiment les envahisseurs, les résistants et les +collabos+».
Après avoir campé César en 2002, le réalisateur, scénariste et acteur de 66 ans prête sa voix à Astérix, succédant au «mythique» Roger Carel, «indépassable» selon lui pour les adaptations animées.

Metadata

Gilles Lellouche lui donne la réplique dans le rôle d'Obélix, qu’il avait déjà incarné en chair et en os dans L'Empire du milieu de Guillaume Canet en 2023.
Aux héros de la BD d'origine, comme César (Laurent Lafitte), le druide (Thierry Lhermitte) et Bonemine (Géraldine Nakache), s'ajoutent de nouveaux venus tels que le Romain Potus (Jean-Pascal Zadi), la mère de César (Jérôme Commandeur) ou encore Metadata (Anaïs Demoustier), jeune Romaine intelligente qui vient élargir la galerie de personnages féminins d'Uderzo, «souvent ou des bombes ou des marâtres», selon Alain Chabat.
Netflix, qui vient d'augmenter ses tarifs en France, mise gros sur cette série, doublée dans près de 40 langues et tirée d'une saga écoulée à plus de 400 millions d'albums dans le monde.
D'autant que le réalisateur en a déjà signé l'adaptation la plus populaire avec Mission Cléopâtre (près de 15 millions d'entrées en France, soit le huitième plus gros succès de l'histoire du box-office hexagonal et le quatrième pour un film tricolore).
La touche Chabat opère toujours dans la série, truffée de blagues et références dans l'air du temps, sous la plume également de Benoît Oullion et Piano, ses collaborateurs du jeu télévisé Burger Quiz.

«Fin connaisseur»

Alain Chabat est «un amoureux» et un «très fin connaisseur» d'Astérix, fait valoir à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Éditions Albert René, qui détiennent les droits des albums. «Son talent, c'est d'aller entre les cases» tout en étant «en empathie avec ces personnages» qu’il «comprend bien», ajoute celui qui a initié la collaboration.
«Je l'avais entendu dire dans une masterclass à la Cinémathèque en 2017 que, pour faire ses gammes, il écrivait de temps en temps des esquisses de scénario autour d'Astérix», se remémore Céleste Surugue.
Le projet était à l'origine envisagé comme un film d'animation. Mais la liberté offerte par Netflix et la variété de «personnages cool à traiter», selon Alain Chabat, ont justifié un autre format.
Pour sa première œuvre entièrement animée, l'ancien Nul a pu compter sur le soutien du studio toulousain TAT (Les As de la jungle) ainsi que sur son co-réalisateur Fabrice Joubert, passé notamment par Dreamworks et Illumination.
Selon ce dernier, l'équipe a voulu «rendre hommage à certains aspects graphiques de la bande dessinée d'origine», notamment en intégrant des onomatopées à l'écran. Tout en puisant dans diverses inspirations, de Spider-Man: New Generation à Star Wars.
Pour l'occasion, deux nouvelles éditions du Combat des chefs ont été publiées, une spéciale tirée à 35.000 exemplaires et une de luxe à 7.000 exemplaires, selon Céleste Surugue.
De quoi patienter avant la sortie du 41ᵉ album d'Astérix, en «Lusitanie» (au Portugal), en octobre.

Par Aurélie CARABIN / Avec AFP

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