
Les cours du pétrole reculent vendredi, face aux craintes des investisseurs que l'Opep+ annonce samedi une hausse plus importante que prévu de sa production pour le mois de juin.
Selon des informations de presse, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) a avancé de lundi à samedi sa conférence vidéo où doit être déterminée la production du mois de juin.
Selon le plan actuel, 137.000 barils quotidiens doivent être introduits sur le marché, mais certains investisseurs s'attendent, comme ce qui avait été fait pour le mois de mai, à une hausse plus importante que prévu.
Le groupe «pourrait, selon des rumeurs, accroître sa production de 411.000 barils par jour en juin», explique Jorge Leon de Rystad Energy, à l'AFP.
Et s'il est habituel pour le cartel de prendre ces décisions le week-end lorsque les marchés sont fermés, le fait d'avancer la réunion laisse deviner une «probabilité un peu supérieure» de hausse de la production au-delà du plan, explique l'analyste.
En réaction, vers 14H50 GMT (16H50 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, perdait 1,30% à 62,72 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juin, lâchait 1,49% à 58,36 dollars.
Ces hausses de production de la part de l'Opep+, en dépit de prix déjà très faibles sur le marché, peuvent avoir pour but de «punir les tricheurs qui ne respectent pas leurs quotas tels que le Kazakhstan et l'Irak, mais cela peut également viser à gagner des parts de marché», selon Arne Lohmann Rasmussen.
«Cela aurait du sens pour l'Arabie saoudite», membre le plus influent au sein de l'Opep+, «d'accroître sa production rapidement pour prendre des parts de marché», abonde M. Leon.
En effet, si les discussions sur le nucléaire iranien et la recherche d'un cessez-le-feu durable entre la Russie et l'Ukraine aboutissent, les sanctions américaines contre Moscou et Téhéran pourraient s'assouplir et permettre l'exportation de nouveaux barils.
En revanche, si les négociations entre les Etats-Unis et l'Iran n'avancent pas, Washington pourrait appliquer davantage de sanctions contre l'Iran.
«Cela pourrait retirer plus d'un million de barils par jour du marché, prédit Arne Lohmann Rasmussen de Global Risk Management, ce qui pourrait faire remonter les cours.
AFP
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