Cannes: Jennifer Lawrence mère à la folie dans «Die, My Love»
L’acteur britannique Robert Pattinson ajuste la robe de l’actrice américaine Jennifer Lawrence à leur arrivée pour la projection du film Die, My Love lors de la 78e édition du Festival de Cannes, à Cannes, dans le sud de la France, le 17 mai 2025. ©Sameer AL-DOUMY / AFP

Dans Die, My Love, Jennifer Lawrence incarne une mère en chute libre psychologique sous la caméra de Lynne Ramsay. Le film, en compétition à Cannes, aborde la maternité avec une intensité rare et dérangeante.

Jennifer Lawrence se donne sans compter dans Die, My Love, présenté samedi soir en compétition à Cannes, où la star américaine joue une mère qui sombre dans la folie sous les yeux d’un conjoint incarné par le Britannique Robert Pattinson.

Habituée de la Croisette, sa réalisatrice, l’Écossaise Lynne Ramsay, est de retour pour la huitième fois au festival.

Elle y a laissé des souvenirs marquants, de We Need to Talk about Kevin (2011) avec Tilda Swinton, John C. Reilly et Ezra Miller, sur un adolescent ayant commis un massacre dans son école, à A Beautiful Day (prix du scénario en 2017) avec Joaquin Phoenix en tueur à gages.

Très attendu également pour son casting, avec deux des trentenaires les plus demandés d’Hollywood, Die, My Love, à son tour, ne laisse pas indemne.

Le film, adapté d’un roman argentin, Crève, mon amour d’Ariana Harwicz, montre deux jeunes amants aux gueules d’ange qui emménagent dans une belle maison de campagne. Elle est romancière, en recherche d’inspiration. Lui la suit et la soutient.

Ivres d’amour, ils cultivent leur grain de folie, jouant à quatre pattes dans les herbes folles ou s’ébattant sur le carrelage de la cuisine.

Tout bascule à la naissance de leur bébé, laissé le plus souvent hors champ. Les failles se révèlent par petites touches. La folie douce tourne à la mélancolie puis à la violence, tandis que le personnage de Robert Pattinson multiplie les absences.

L’entourage, un voisin (Lakeith Stanfield) avec lequel la mère de famille semble entretenir une liaison, au moins fantasmée, ou la belle-mère, interprétée par Sissy Spacek, n’est d’aucune aide.

Progressant dans le flou, le film ne livre jamais toutes ses clés mais s’inscrit dans une série d’œuvres offrant de nouveaux regards sur une maternité, totalement désacralisée et montrée sans fard.

Œuvres de réalisatrices 

Ces films sont souvent l’œuvre de réalisatrices, comme If I Had Legs I’d Kick You, de l’Américaine Mary Bronstein, avec Rose Byrne, sensation aux derniers festivals de Sundance et de Berlin, ou, côté français, À plein temps avec Laure Calamy, primé à Venise.

À 34 ans, Jennifer Lawrence, connue du grand public pour les sagas Hunger Games et X-Men ou le film à succès de Netflix Don’t Look Up: déni cosmique avec Leonardo DiCaprio, était jusqu’à présent peu venue à Cannes pour y présenter des films.

Avec sa prestation intense dans Die, My Love, où elle est dans quasiment tous les plans, celle qui a remporté l’Oscar de la meilleure actrice en 2013 pour la comédie dramatique Happiness Therapy, avec Bradley Cooper, s’offre un ticket pour un éventuel prix d’interprétation samedi prochain.

Robert Pattinson, 39 ans, est lui bien davantage habitué aux marches rouges de la Croisette, qu’il a notamment gravies à deux reprises aux côtés de David Cronenberg.

Après ce rôle de père de famille, il retournera sur le plateau d’une adaptation très attendue de L’Odyssée d’Homère par Christopher Nolan, aux côtés du tout-Hollywood: Matt Damon, Tom Holland, Anne Hathaway ou encore Zendaya. Il retrouvera aussi bientôt le costume de Batman pour un nouvel opus signé Matt Reeves.

Par François BECKER / AFP

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