Les marchés financiers ébranlés par le triple A perdu des États-Unis
Les taux d'intérêt américains augmentent sur le marché obligataire et le dollar s'enfonce après la dégradation vendredi de la note de la dette des États-Unis par l'agence Moody's, inquiète de l'endettement de la première puissance économique mondiale. ©Ici Beyrouth

Les taux d'intérêt américains augmentent sur le marché obligataire et le dollar s'enfonce après la dégradation vendredi de la note de la dette des États-Unis par l'agence Moody's, inquiète de l'endettement de la première puissance économique mondiale.

Sur le marché obligataire, le rendement des obligations à échéance de 10 ans des États-Unis évoluait à 4,55% vers 12H00 GMT, contre 4,48% à la clôture vendredi. Il a «dépassé les sommets atteints au plus fort de la panique causée par les droits de douane réciproques en avril», souligne Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.

À échéance de 30 ans, le rendement dépassait le seuil symbolique des 5% jusqu'à toucher son niveau «le plus élevé depuis 2023», a-t-elle poursuivi.

Le dollar était tiré vers le bas, le billet vert chutait de 0,98% face à la monnaie unique, à 1,1272 dollar pour un euro.

Sur les marchés d'actions, les contrats à terme des trois principaux indices américains étaient orientés en nette baisse: le S&P 500 baissait fortement de 1,14%, le Nasdaq de 1,56% et le Dow Jones de 0,64% avant l'ouverture de Wall Street.

Les principales places européennes étaient orientées à la baisse vers 12H00 GMT: Paris cédait 0,71%, Londres 0,41%, Milan 1,84%, tandis que Francfort (+0,01%) était stable.

Pour la toute première fois, l'agence de notation Moody's a retiré à la dette américaine sa note maximale de Aaa et l'a rétrogradée à Aa1, en y ajoutant une perspective stable.

Elle a justifié sa décision par la hausse de l'endettement des États-Unis et de son coût pour le budget fédéral, apportant des arguments à ceux qui s'opposent au projet de loi budgétaire, en disant s'attendre au cours de la prochaine décennie à «des déficits encore plus importants, avec une hausse des dépenses alors que les revenus resteront stables».

«Parmi les mesures actuellement discutées figurent la prolongation des réductions d'impôt arrivant à expiration, l'augmentation des dépenses dans la défense et la sécurité des frontières ainsi que le relèvement du plafond de la dette de 4 000 milliards de dollars», résume Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.

«La dette fédérale» des États-Unis «pourrait atteindre 59 000 milliards de dollars, soit 134% du PIB en 2034 et 211% en 2055, contre respectivement 117% et 156% selon les précédentes estimations du Congressional Budget Office», écrit M. Dembik dans une note.

«C'est en partie ces attentes de dérapage budgétaire qui expliquent les tensions observées la semaine dernière sur les taux obligataires américains», a-t-il poursuivi.

Ryanair en hausse

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a annoncé un bénéfice annuel en baisse de 16%, à 1,61 milliard d'euros, pour son exercice décalé achevé fin mars, après avoir dû baisser ses prix pour remplir ses avions.

Le résultat est principalement touché par «la baisse de 7% des tarifs», une stratégie qui a en retour «entraîné une forte croissance du trafic de 9% à un peu plus de 200 millions» de passagers transportés, a résumé le directeur général Michael O'Leary dans un communiqué. À Dublin, le titre bondissait de 3,03%.

L'or en hausse

L'or grimpait de 1,27% à 3 244,36 dollars l'once vers 11H55 GMT, soutenu par les inquiétudes sur la dette américaine et par une demande accrue en Asie, notamment en Chine et en Inde, où les investisseurs cherchent à se prémunir contre les tensions géopolitiques et les fluctuations des marchés.

Les cours du pétrole baissaient: le baril de WTI américain perdait 0,94% à 61,90 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,98% à 64,77 dollars.

Le bitcoin cédait 2,73% à 103 059 dollars.

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire