Le gouvernement américain va devenir actionnaire d'une start-up de transformation de terres rares
Les États-Unis deviennent actionnaires de #VulcanElements pour produire localement des terres rares et réduire leur dépendance à la Chine. ©SAUL LOEB / AFP

Le gouvernement américain va devenir actionnaire de la start-up Vulcan Elements, spécialisée dans la transformation de terres rares, a annoncé lundi l'entreprise, alors que les États-Unis cherchent à diversifier leurs approvisionnements en terres rares et réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine.

La jeune société de Durham (Caroline du Nord) fabrique de puissants aimants destinés à l'industrie, à partir d'un alliage comprenant du néodyme, l'un des métaux du groupe des terres rares. Ces aimants sont un composant crucial pour beaucoup de secteurs de pointe.

Vulcan Elements prévoit aussi de purifier des terres rares dans son usine du site industriel de Research Triangle Park, limitrophe de Durham.

L'opération associe le gouvernement américain à des investisseurs privés, qui vont injecter 550 millions de dollars au capital de Vulcan Elements, selon un communiqué.

L'État fédéral, lui, va débloquer un prêt de 620 millions de dollars et une subvention de 50 millions, en échange de quoi il va recevoir des actions Vulcan d'une valeur équivalente (50 millions).

Le gouvernement va aussi prêter 80 millions de dollars à ReElement Technologies, une autre entreprise américaine dédiée, elle, à la production de terres rares prêtes à la transformation, qui avait déjà passé avec Vulcan, en août, un accord d'approvisionnement.

Des investisseurs privés vont, eux, prendre une participation au capital de ReElement Technologies d'une valeur de 80 millions de dollars.

En contrepartie de sa contribution, le gouvernement va recevoir, outre le remboursement de ses prêts dans le temps et des actions de Vulcan, des produits financiers dérivés appelés warrants qu'il pourra, sous certaines conditions, convertir en titres de Vulcan et ReElement.

«Notre investissement dans Vulcan Elements va accélérer la production, aux États-Unis, d'aimants tirés de terres rares pour l'industrie américaine», a commenté le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, cité dans le communiqué.

Sur fonds de tensions commerciales avec les États-Unis, la Chine a progressivement restreint ses exportations de terres rares, dont elle contrôle plus de 90% du marché mondial du raffinage.

Après un nouveau tour de vis, début octobre, le président américain Donald Trump a menacé d'augmenter de 100% les droits de douane imposés à la Chine. Les deux pays ont finalement trouvé un accord la semaine dernière, qui inclut la suspension des nouvelles restrictions sur les terres rares.

Dimanche, le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a expliqué qu'il était nécessaire pour les États-Unis de «réduire les risques» que présente la Chine en matière d'approvisionnement en terres rares, en trouvant d'autres fournisseurs et en développant une industrie locale.

Depuis l'investiture de Donald Trump, le gouvernement américain a rompu avec la tradition en prenant des participations dans plusieurs sociétés, d'Intel au groupe minier MP Materials, qui extrait des terres rares.

Avec AFP

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