En visite en Asie, Donald Trump a troqué les discours pour les deals. À Gyeongju, en Corée du Sud, l’ancien président américain a scellé un accord commercial d’envergure avec Séoul, un pacte qui dépasse les frontières économiques et fait déjà frémir les marchés mondiaux, de l’or au dollar.
Devant les caméras, Donald Trump affiche son triomphe : «Nous avons conclu un accord. Nous avons fait beaucoup de choses différentes», déclare-t-il. Le texte prévoit la réduction des droits de douane automobiles à 15 %, des investissements sud-coréens de 350 milliards de dollars aux États-Unis, dont 200 milliards en numéraire et 150 milliards dans la construction navale, ainsi que l’achat de 100 milliards de dollars de gaz naturel liquéfié (GNL) américain sur quatre ans.
Selon Reuters, cet accord couvre trois secteurs stratégiques : l’automobile, l’énergie et les chantiers navals, cœur du redéploiement industriel voulu par Trump. Pour Séoul, qui exporte plus de la moitié de ses véhicules vers le marché américain, il s’agit d’un gage d’accès privilégié et de stabilité dans un contexte économique incertain.
Des répercussions qui dépassent les frontières
Mais derrière les poignées de main, les ondes de choc se font sentir jusqu’aux marchés mondiaux. Le dollar américain s’est renforcé de 0,6 % face au yen, selon Bloomberg, porté par la confiance retrouvée des investisseurs. L’or, valeur refuge par excellence, a de son côté reculé à 3986 $ l’once, reflet d’un apaisement des tensions commerciales.
En Asie, le Kospi sud-coréen a bondi de 1,2 %, tandis que le Nikkei japonais a terminé la séance en hausse de 0,8 %. Les investisseurs saluent un rare moment de visibilité dans un environnement géopolitique souvent instable.
Un accord économique… et stratégique
Parce qu’au-delà des chiffres, ce pacte est hautement géopolitique. D’après le Financial Times, la tournée asiatique de Trump vise autant à contrer l’influence grandissante de la Chine qu’à renforcer les chaînes d’approvisionnement alliées dans les semi-conducteurs, l’énergie et la construction navale. «C’est une diplomatie du capital», commente un analyste : moins de tarifs, plus d’investissements stratégiques.
La Corée du Sud, deuxième puissance mondiale dans la construction navale, espère ainsi profiter du ralentissement des chantiers américains pour consolider ses positions. En échange, Trump relance le récit qu’il affectionne : “Make America Build Again”, version 2025.
L’économie mondiale retient son souffle
Les répercussions pourraient être durables. En redessinant les flux commerciaux, Trump réactive la logique bilatérale qui bouscule les institutions multilatérales comme l’OMC. Les analystes du Wall Street Journal notent que ce type d’accords «crée un précédent pour les futures négociations avec le Japon et le Vietnam».
Reste à savoir si ces promesses tiendront la route ou si elles s’évanouiront dans le bruit des caméras. Une chose est sûre : entre un dollar dopé, un or hésitant et des marchés sous tension, le monde redécouvre que la géopolitique peut se jouer… à la vitesse d’un deal signé à Gyeongju.
Bref, Trump tweetait plus vite que son ombre, désormais il négocie plus vite que le marché. Et pendant que les traders recalculent, l’économie mondiale, elle, retient son souffle.




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