
L’or poursuit sa dégringolade mercredi après avoir dévissé de quelque 5 % la veille, plombé par des prises de bénéfices après des sommets historiques, tandis que les Bourses asiatiques étaient touchées par un accès de prudence des investisseurs.
L’or continue de perdre de son éclat.
Vers 02H20 GMT, le métal jaune reculait de 0,4 % à 4 110 dollars l’once, modérant ses pertes après avoir plongé de 3 % en début d’échanges asiatiques. Il avait dégringolé de jusqu’à 6 % la veille.
Ce repli constitue un renversement rapide de la tendance des dernières semaines, qui a vu l’or battre record sur record. Il a atteint un nouveau sommet lundi, à 4 381,52 dollars l’once, soit une progression de 67 % depuis le début de l’année.
«Le dollar américain s’est renforcé et les investisseurs ont liquidé une partie de leurs avoirs (en or) pour sécuriser leurs profits après une forte hausse du cours», commente Zain Vawda, analyste de Market Pulse.
«La situation a été aggravée par le ton conciliant adopté par le président américain Donald Trump sur la Chine (...) un changement de ton qui a apporté un certain soulagement aux marchés nerveux et a pesé sur l’attrait des valeurs refuges», observe-t-il.
La paralysie budgétaire américaine, la guerre commerciale menée par Donald Trump et les risques géopolitiques avaient alimenté l’appétit des investisseurs pour le métal jaune, face à une perte de confiance dans le dollar. La perspective de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) a aussi contribué à doper le cours de l’or.
«Le catalyseur de ce repli de l’or a été la perception d’un apaisement des tensions entre la Chine et les États-Unis, après que Trump a déclaré espérer conclure un accord commercial lors d’une rencontre avec son homologue Xi Jinping» possible la semaine prochaine en Corée du Sud, indique Daniela Sabin Hathorn, de Capital.com.
Pour autant, «cela ne signifie pas que le cours de l’or a atteint un plafond : il pourrait plutôt connaître une semaine volatile, avant de se redresser grâce à des achats à bon compte», tempère cependant Kathleen Brooks, du courtier XTB.
De fait, «les raisons de détenir de l’or restent intactes : craintes géopolitiques, dépréciation du dollar, inquiétudes concernant l’inflation... Tant que plusieurs de ces piliers ne commenceront pas à s’effondrer, le risque de baisse pour l’or et l’argent pourrait rester limité», plaide-t-elle.
Ainsi, l’argent, autre actif de réserve, se reprenait (+0,38 %) mercredi après avoir lâché plus de 8 % en cours d’échanges la veille.
Bourses frileuses
Vers 02H30 GMT à la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei reculait de 0,48 % à 49 077 points et l’indice élargi Topix gagnait en revanche 0,33 % à 3 260 points.
La Bourse de Séoul montait de 0,26 %, mais Sydney perdait 0,87 % et Taipei 0,70 %, tandis que l’indice hongkongais Hang Seng lâchait 0,58 %.
Cette nervosité des marchés asiatiques, à l’unisson de Wall Street, traduit un accès de prudence et d’attentisme, avant des chiffres sur l’inflation américaine vendredi et une réunion de la Fed la semaine prochaine.
Surtout, «les tensions commerciales continueront de peser sur la situation, les investisseurs attendant toujours la confirmation d’une rencontre entre Trump et Xi, et scrutant un recul des menaces de droits de douane et les restrictions chinoises sur les exportations de terres rares», observe Kyle Rodda, analyste de Capital.com.
Tokyo digère l’élection de Takaichi
De son côté, la place tokyoïte digère également la formation d’un nouveau gouvernement au Japon sous l’égide de Sanae Takaichi, intronisée mardi première femme au poste de Premier ministre du pays.
Vers 02H30 GMT, la devise nippone gagnait 0,20 % à 151,63 yens pour un dollar.
«Une certaine incertitude plane sur les marchés quant à l’impact des nominations ministérielles, notamment celles de la nouvelle ministre des Finances, Satsuki Katayama» et sur les perspectives d’une «expansion budgétaire plus significative», explique Michael Wan, de la banque MUFG.
Mme Katayama «s’oppose régulièrement à la dépréciation du yen, facteur d’inflation, mais remet également en question l’efficacité des interventions monétaires pour enrayer la faiblesse du yen», indique-t-il.
Pétrole ferme
Le marché pétrolier poursuit sa remontée, porté par l’espoir persistant d’une désescalade sino-américaine.
Vers 02H40 GMT, le baril de WTI nord-américain gagnait 0,54 % à 57,55 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,44 % à 61,59 dollars.
Avec AFP.
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