
L'Iran tiendra pour responsable les États-Unis de toute attaque israélienne contre ses installations nucléaires, a mis en garde jeudi le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avant un nouveau cycle de pourparlers avec les États-Unis vendredi à Rome.
Téhéran et Washington, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979, ont entamé le 12 avril des discussions sur l'épineux dossier du programme nucléaire iranien. Les deux pays se retrouveront vendredi en Italie pour un cinquième cycle de négociations, sous la médiation d'Oman.
La chaîne de télévision CNN, citant plusieurs responsables américains sous couvert d'anonymat, a affirmé mardi qu'Israël, ennemi juré du pouvoir iranien, se préparait à frapper les installations nucléaires iraniennes.
«En cas d'attaque des installations nucléaires de la République islamique d'Iran par le régime sioniste, le gouvernement américain (...) portera une responsabilité juridique», a écrit dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et dévoilée jeudi, Abbas Araghchi.
Le pouvoir iranien ne reconnaît pas l'État d'Israël et le qualifie à l'envi de «régime sioniste».
«L'Iran met fermement en garde contre tout aventurisme du régime sioniste et répondra de manière décisive à toute menace ou acte illégal», ajoute dans ce courrier le chef de la diplomatie iranienne.
«Si le régime sioniste délirant commet un acte insensé et lance une attaque, il recevra assurément une réponse dévastatrice et décisive dans sa petite géographie vulnérable», a pour sa part insisté jeudi le porte-parole des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du pays, le général Ali Mohammad Naïni, cité par l'agence Isna.
L'Iran et les États-Unis se retrouveront vendredi en Italie, au moment où les deux pays affichent publiquement leur désaccord sur la question sensible de l'enrichissement d'uranium.
L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui mène les discussions pour Washington, a estimé dimanche que les États-Unis «ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu'un pour cent de capacité d'enrichissement» à l'Iran.
Téhéran, qui défend un droit au nucléaire civil, considère cette demande comme une ligne rouge, contraire aux dispositions du Traité de non-prolifération (TNP) dont l'Iran est signataire.
Jeudi, des dizaines de manifestants se sont rassemblés près du site nucléaire de Fordo, dans le centre de l'Iran, pour réaffirmer le «droit inaliénable» à l'énergie nucléaire, selon des images vidéo diffusées par l'agence de presse Mehr.
AFP
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