Budget de Trump: bref coup de chaud sur les taux d'emprunt américains
Les marchés réagissent au grand saut budgétaire de Trump. ©© Pixabay

Le projet de loi budgétaire de Donald Trump, adopté jeudi par la Chambre des représentants aux États-Unis, a fait se tendre fortement les taux d’intérêt des emprunts publics américains, avant que ces derniers ne retombent en fin de séance.

Après avoir flirté avec son dernier record de 2007 en début de séance, le rendement des emprunts d’État américains à 30 ans s’est finalement établi à 5,04 %. Il s’est hissé jusqu’à 5,15 % durant la journée.

À 10 ans, il a terminé à 4,53 %, après être monté en séance à 4,62 %.

«La montagne croissante de la dette américaine provoque des vagues d’inquiétude sur les marchés, avec des signes que les investisseurs hésitent à financer l’administration Trump», résume Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Le déclencheur de la flambée a été mercredi une émission d’obligations à 20 ans plus faible que prévu, «signalant une possible inquiétude quant à la volonté des investisseurs de prendre en charge la dette du gouvernement», selon les analystes de Briefing.com.

La hausse a repris de plus belle jeudi, après que la Chambre américaine des représentants a adopté jeudi le «mégaprojet» de loi budgétaire voulu par Donald Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phare de campagne comme la prolongation de gigantesques crédits d’impôt de son premier mandat.

Problème : «il n’y a pas en face des baisses de dépenses suffisantes pour éviter un gonflement de la dette», explique Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM.

Le projet de loi budgétaire de Donald Trump pourrait accroître le déficit américain, de l’ordre de 2 000 milliards à 4 000 milliards de dollars sur la prochaine décennie, selon différentes analyses indépendantes.

«Les investisseurs commencent donc à se demander si la dette américaine, qui ne cesse de croître, est vraiment viable», abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

«Cependant, il s’agit d’un de ces éléments pour lesquels nous ne savons pas encore ce qui va se passer», note auprès de l’AFP Victoria Fernandez, de Crossmark Global Investments.

«Le Sénat doit désormais examiner le texte», ajoute l’analyste. Les élus républicains ont déjà annoncé leur intention d’apporter d’importantes modifications.

La navette parlementaire devrait donc se prolonger, sans certitude sur la date à laquelle ce projet de loi emblématique pour le président américain sera parachevé.

Début avril, les craintes concernant les droits de douane imposés par M. Trump avaient déjà entraîné une hausse des taux, plombés par un désamour des investisseurs envers les actifs en provenance des États-Unis.

Cet épisode intervient quelques jours après la rétrogradation de la note de la dette des États-Unis par l’agence Moody’s.

Avec AFP

 

 

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