Guerre au Soudan: le gouvernement dément le recours aux armes chimiques
Alors que les États-Unis annoncent des sanctions contre le Soudan, le gouvernement d’Abdel Fattah al-Burhane nie tout recours aux armes chimiques et accuse les Émirats arabes unis de soutenir les paramilitaires des Forces de soutien rapide. ©Ebrahim Hamid / AFP

Le gouvernement soudanais a démenti vendredi le recours aux armes chimiques dans sa guerre contre les paramilitaires, à la suite d'accusations américaines en ce sens.

Le département d'Etat américain a également annoncé de prochaines sanctions contre le Soudan.

Depuis avril 2023, le Soudan est ravagé par une guerre qui oppose l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), commandées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.

«Les accusations sans fondement des Etats-Unis ne sont qu’un chantage politique et une falsification délibérée des faits», a indiqué le porte-parole du gouvernement soudanais Khalid al-Aiser dans un communiqué.

Jeudi, les Etats-Unis ont accusé le gouvernement soudanais d'avoir eu recours à des armes chimiques en 2024. Ils l'ont appelé «à cesser toute utilisation d'armes chimiques» et à respecter ses obligations internationales, a indiqué un communiqué du département d'Etat, sans préciser la date exacte ou le lieu présumés de leur usage.

«Après une période de notification de 15 jours au Congrès, les Etats-Unis imposeront des sanctions au Soudan, y compris des restrictions sur les exportations américaines vers le Soudan et sur l'accès aux lignes de crédit du gouvernement américain», qui prendront effet le 6 juin, selon la même source.

Le porte-parole du gouvernement soudanais a dénoncé des accusations «sans preuve» et accusé le Etats-Unis de «garder le silence sur les crimes documentés contre les civils au Darfour (ouest) et dans d’autres régions commis par les milices (FSR, ndlr)».

Il a de nouveau accusé les Emirats arabes unis de soutenir les FSR. «Ces crimes sont soutenus par les Emirats, qui fournissent aux milices des drones et des armes américaines sophistiquées», a dit le porte-parole soudanais.

Abou Dhabi a toujours nié toute implication dans le conflit, malgré les nombreux rapports d'experts de l'ONU, des responsables politiques américains et des organisations internationales.

Le conflit au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déraciné 13 millions d'autres et provoqué «la plus grande crise humanitaire», selon l'ONU.

Le troisième plus grand pays d'Afrique en superficie est divisé depuis le début de la guerre. L'armée du général Burhane contrôle le centre, l'est et le nord du pays, tandis que les FSR dominent l'ouest avec la quasi-totalité de la vaste région du Darfour et certaines parties du sud.

Mi-avril, le général Daglo a annoncé la formation d'un gouvernement rival, ce qui risque, selon l'ONU, «d'aggraver la fragmentation du pays».

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire